L’article est trop long pour que je le lise jusqu’au bout…
De tous les ministres des finances de la zone Euro, seul le ministre grec a étudié la macro-économie. Les autres s’en foutent et ce n’est pas bien, car ce ministre a raison.
Pour trouver une solution, il est indispensable de connaître les mécanismes de création monétaire, en particulier la relation entre la monnaie et la dette puis la relation entre la dette et le chômage de masse.
Tout d’abord, la BCE fait de l’émission monétaire, c’est-à-dire qu’elle imprime des billets, principalement de 500€ qu’elle prête au banques à un taux attractif. Ces billets ont peu de chance de circuler, la valeur faciale de 500€ n’intéresse que les porteurs de valise vers la Suisse et les trafiquants de drogue. A partir de ces billets, les banques commerciales créent de la monnaie scripturale, c’est à dire qu’ils prêtent de l’argent aux particuliers et aux entreprises. Cet argent circule mais n’existe pas vraiment, il s’agit d’un risque calculé pour la banque pour ne pas faire faillite si le solde des paiements dépassent le montant en billets dans le coffre. Il faut donc bien comprendre que la grande majorité de la monnaie qui circule a été créé par des prêts. Donc si on rembourse tous les prêts, il n’y a plus de monnaie en circulation et l’économie s’effondre. Augmenter les prêts crée donc de l’emploi, sauf que les intérêts viennent éroder la monnaie en circulation et finissent également par étouffer l’économie.
On peut toujours se dire que si le commerce extérieur est bénéficiaire, il reste toujours un peu de monnaie non remboursable pour faire de l’investissement. C’est vrai pour vous, mais en prenant un peu de recul, il y a au moins un pays dans le monde qui est déficitaire et qui pourrait bien se trouver étouffé par ce système.
Ce type de fonctionnement de la monnaie est apparu dans les années 1970 et a explosé avec l’utilisation des chèques, des virements et des cartes bancaires, ce qui fait que les effets pervers sont apparus assez récemment. D’un certain point de vue, il s’agit du meilleurs système que l’on ait trouvé pour remplacer l’esclavage et la colonisation. Ce n’est pas la création scripturale de la monnaie qui pose problème, c’est le fait que cette création soit faite exclusivement contre de la dette. Il faudrait qu’on se creuse un peu le cerveau pour trouver d’autres types de contreparties : la création de richesse par exemple…
En tout cas, si nous ne modifions pas le fonctionnement de la monnaie, il n’y a pas d’issues à la dette de la Grèce, puis à celle de l’Italie, puis de l’Espagne, puis de la France…
En attendant, on pourrait dans un premier temps faire comme dans la Bible : une remise de toutes les dettes tous les 49 ans. D’un point de vue macroéconomique, une remise de dette revient à augmenter la monnaie qui circule sans risque de disparaître dans la zone Euro. Comme cet argent n’existe pas vraiment, sa disparition est possible, sauf que les paiements du clients de la banque continue et augmentent le risque de défaut pour la Banque. De plus, les banques ont fait du Ponzi avec la dette en la titrisant (pour pouvoir augmenter les bénéfices) et elles devront bien rembourser les titres ou faire faillite. Le délai accordé à la Grèce aujourd’hui n’a pas d’autre objectif que de laisser un peu de temps aux banques pour se débarrasser de la patate chaude, mais qui en voudra ?