Pauvres vegans ! On leur taille un bien grand costume à porter ici. Des couillons y’en a partout, s’ils étaient tous vegans, ça se saurait non !
c’est du délire que de s’embarquer dans l’idée qu’ils ont besoin d’affirmer qu’ils sont les meilleurs au prétexte que le « veganisme » (punaise je tousse toujours en employant ce vilain mot qui ne veut rien dire dans notre langue) met en avant deux principes auxquels tout le monde croit en réalité :
1) nous sommes obligés moralement de ne pas imposer de souffrances inutiles aux animaux
2) en dépit du fait que les animaux comptent moralement, les humains comptent davantage
(position philosophique et juridique)
Alors si cela doit être expliqué à certains vegans impétueux qui n’ont rien compris, on conçoit aisément que c’est encore plus difficile pour d’autres qui ne se posent jamais de questions en regardant leur assiette. Faut arrêter d’avoir l’impression d’être attaqué quand on évoque l’obligation morale (une intuition partagée par tous) de ne pas imposer de souffrance animale sans nécessité.
Zut deux fois« moralement », une fois : « morale » dans les principes du véganisme (je tousse encore mais c’est pour la bonne cause) et ça donne des boutons !
C’est vrai que par définition, les donneurs de leçons nous
sont antipathiques et nous donnent systématiquement envie de faire le contraire.
Quelqu’un a évoqué ici Aymeric Caron cependant est-ce que ce qu’il a écrit ou
dit à propos des animaux, est faux ? C’est cela la vraie question à se
poser ! Moi non plus je ne l’apprécie pas mais pas parce qu’il est
végé.... la liste des casse-bonbons non végés est bien plus grande !
« La cigarette tue », est-ce une information factuelle ou une leçon
de morale ? Un animal dit sensible ressent la douleur, souffre d’être
séparé de ses petits, n’a pas plus envie que nous d’être tué etc. est-ce une
leçon de morale ou la réalité crue et banale ?
Allons plus loin ! Le mot « morale » qui nous
plait tant dans d’autres domaines où les valeurs sont bafouées, devient quelque
chose de mauvais dès lors qu’on évoque notre rapport à la nourriture d’origine
animale, pourquoi ? Les gens qui prennent conscience du lien entre la
souffrance infligée aux animaux et aux humains, et optent pour le végétalisme,
ont-ils le droit de le dire sans être perçus comme des moralisateurs, imbus
d’eux-mêmes ou insulte pire encore : en quête d’une pureté
artificielle ?
Une alerte sur les OGM ou les risques du nucléaire, est-ce
une leçon de morale aussi ?
En dépit des maladresses des uns parfois
« moralisateurs » et des autres qui n’y voient souvent qu’atteinte à
leur liberté, nous sommes tous pourtant d’accord pour dire que la souffrance
infligée aux animaux est condamnable (il y a des lois en ce sens), est-ce que
celle infligée pour notre plaisir gustatif, est justifiée ?
Dans notre
culture, oui et cela suffit à ne pas se poser de questions mais il y a plein de
choses condamnables dans d’autres cultures et celles-là, on ne se prive pas de
les dénoncer !
Est-il possible d’envisager l’argumentaire « vegan » non comme le jugement d’autrui plutôt comme une réflexion à voix haute que chacun peut faire ?