« Faut-il rappeler aux ressortissants des pays d’Europe de l’Ouest que leur niveau de vie actuel ils le doivent amplement et indirectement à la misère endémique qui règne dans le tiers monde ? »
Rien n’est simple dans ce bas monde. Si l’occident n’avait vécu que de pillages, ils seraient pauvre comme les autres. La terre ne serait pas capable de nourrir la population actuelle s’il n’y avait pas eu également une quantité impressionnante d’inventions pour reculer toujours plus les limites du possible.
La vie ici est donc une imbrication de créations et de pillages. L’extraordinaire développement intellectuel d’Alexandrie au IIIème siècle avant notre ère n’a été possible que grâce au pillage et à l’esclavage. Il a fallu tout de même que quelques-uns comprennent que le pillage pouvait devenir une impasse et qu’il ne fallait pas utiliser ces ressources pour eux-mêmes, mais pour toute la collectivité. La naissance d’une forme de solidarité, 3 siècles avec Jésus-Christ.
De tout temps et partout sur la planète, il y a des personnes qui pillent et des personnes qui construisent. L’équilibre entre ces deux tendances dépendra de l’organisation mise en place localement. Nous pouvons déplorer dans notre monde occidental la montée de la prédation alors que la création y a été prépondérante pendant de nombreuses années (de la fin de la guerre aux années 70), mais les victimes de cette prédation sont actuellement autant dans le monde occidental que dans les pays les plus pauvres.
Il revient à chacun d’analyser les causes de cet état de fait dans sa propre société. Quelle que soit la source du pillage, il existe partout des relais locaux et des mécanismes dans la société qui encouragent ce pillage et freinent la création de richesses. Entre autres, la perte du sens de la solidarité est un phénomène mondial et chacun doit balayer devant sa porte.
Et donc, au lieu de réserver la religion aux malades, il faudrait peut-être s’intéresser à ce qu’elle peut apporter à la société tout entière. Les religions ont de tous temps donné du sens à ce que nous faisons pour les autres et s’opposent à l’individualisme, même si elles ont reconnu très tôt la responsabilité individuelle. Ce sens, nous devons aller le chercher au plus profond de nous-mêmes car il n’est pas dans l’application bureaucratique de règles juridiques. La religion, selon la manière dont elle est pratiquée, peut alors être une aide ou un frein.