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Commentaire de Corinne Colas

sur Les végans : la perspective d'un omnivore sur un peuple incompris


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Corinne Colas Corinne Colas 11 juin 2015 18:16

@alinea
Ce n’est pas mon genre ! smiley


Au fait, un indice pour le nom de la dame ? C’est toujours bon à savoir ! Y’ a une rivière remplie de déchets toxiques dans ton coin ? Parce qu’à te lire, j’ai l’impression que tes voisins ont tous une drôle de maladie. C’est te faire du mal que de vivre dans une telle ambiance !

Disons que je vis sur Mars ! Pourtant, je fais des efforts. Je me suis tapée la petite conférence vegan à Montpellier cette année, j’ai bien écouté le monsieur et regardé avec attention son power point. (Hein c’est comme ça qu’on dit ? Pauvre de toi Corinne, t’es une tache...)

J’ai voulu plancher sur ta phrase sibylline  : « on pense plutôt que c’est la peur de la souffrance et la peur de la mort, la leur, qu’ils projettent, tellement il y a un souvent un discours hystérique ». Cela avec un grand désarroi, je l’avoue car le discours du monsieur de Montpellier n’avait rien d’hystérique, le politiquement correct descendu de la mairie de Paris, faisait même un effet soporifique (bon je suis méchante, mon mari l’a trouvé très bien et c’est le résultat qui compte de toute façon, là y’a pas photo, son travail est bon). 


Et concernant au moins la peur de souffrir ou de mourir :

Si des gens préfèrent adopter le végétalisme parce qu’ils sont contre les souffrances inutiles mais aussi parce qu’ils admettent que les animaux ont des intérêts propres, ce n’est pas à cause d’une maladie psychiatrique.

Il y a eu suffisamment de travaux sur la sentience pour ne pas remettre en cause les conclusions. 

Par contre, rien de mieux que de choisir quelqu’un de névrosé lorsqu’il s’agit de donner une certaine image du véganisme ou du végétalisme à la télé. Je ne dis pas qu’ils n’existent pas car des personnes nécessitant des soins, ce n’est pas ce qui manque... juste que les reportages poubelle ont le chic pour les dénicher.

De même, il ne faut jamais oublier que toute asso ne parle qu’au nom de ses adhérents. Chez les vegans comme chez les autres,on a tendance à l’oublier. Un « végé » dans la nature, n’est pas obligé de partager le discours de tel ou tel qui a le micro ouvert. Par ex, j’ai trouvé hypocrite la polémique qui a fait suite aux travaux de Séralini sur les OGM et les tumeurs sur les rats. Monsanto s’est trouvé des alliés inattendus... et a dû bien rigolé.


A propos du prosélytisme si souvent dénoncé, je ne vois qu’une grande mauvaise foi chez ceux qui insultent à tout va les végés. Tout un chacun a le droit d’exposer ses idées sauf les végés qui devraient raser les murs pour ne pas choquer... je trouve ça bizarre.

On les accuse aussi d’être intolérants et de ne pas avoir d’humour. Dans la vraie vie, se faire traiter de nazi ou de Khmer vert, ça a vite ses limites, ce sont plutôt des sarcasmes feutrés pour éviter un coup de poing. Sur internet, c’est plus facile de détruire un éventuel capital de sympathie permettant l’amorce d’une réflexion. Les gens bienveillants et curieux sont toujours prêts à écouter, il est donc important pour ceux qui se croient jugés de faire monter la mayonnaise et de transformer tout échange en foire aux fous afin qu’il n’en ressorte rien justement. 

je ne commence jamais une mauvaise discussion car je n’oublie pas que la majorité des végés ont d’abord mangé de la viande, des œufs, du lait, du fromage d’origine animale comme tout le monde ou presque. Lorsque nous sommes confrontés à l’incompréhension et aux questions ridicules de certains, nous devons bien garder cela à l’esprit. Quelle que soit notre réflexion à l’égard des animaux, nous aussi avons plus ou moins longtemps cru qu’il fallait manger de la viande etc. pour être en bonne santé et qu’il était donc nécessaire de tuer si nous voulions survivre. 


Quand on n’est pas sur une île déserte, dans un canot de sauvetage ds un coin où la famine sévit mais à côté du jardin potager ou du supermarché qui déborde, on ne fait que réfléchir froidement par rapport à ce qui est utile ou pas.


On sait bien que dans le cas difficiles cités au-dessus, hé bien c’est la nécessité qui fait loi ! Malheureusement, on se sert de cette nécessité peu probable pour tous (sauf pour moi) pour justifier ceci :

« 60 à 140 milliards d’animaux sont tués pour être mangés par l’Homme dans le monde chaque année. »

http://www.planetoscope.com/elevage-viande/1172-nombre-d-animaux-tues-pour-fournir-de-la-viande-dans-le-monde.html


Je finis quelques fois par entrer dans une mauvaise discussion car il est difficile quand même d’échapper à des questions ou de laisser dire des énormités. Je n’ai aucune sagesse de ce côté là. Malheureusement, je n’ai pas de blanche tunique et il m’arrive d’être contrariée pour diverses raisons comme tout le monde. Bon, ca veut dire que je n’ai pas accédé au statut de nonne malgré mon appartenance à la secte des végétaliens comme ils disent, j’en suis désolée mais c’est râpé pour moi.

La « susurration » est possible lorsque c’est uniquement de la simple curiosité de bienséance. Celle-ci ne demande pas un développement sur la souffrance animale, la faim dans le monde, la destruction de l’environnement, l’épidémie d’obésité, de cancers divers et j’en oublie. Tout le monde a envie de manger tranquille même les végés ! Toutefois il est quand même extrêmement rare je pense de se retrouver dans une situation conflictuelle. Comme nous avons tendance à nous rappeler plus du mauvais que du bon, c’est toujours la mauvaise expérience que l’on ressasse, ce doit être pareil du côté des non végés qui préfèrent se construire un méchant portrait-robot du « bouffeur de salade ».

Sans compter les légendes urbaines que certains fabriquent et dont se délectent les autres en la relayant, je pense ici à la nouveauté racontée sur un blog anti végé : « en Allemagne, il ne fait pas bon manger de la viande, on est mal vu dans la rue ».  A moins d’aller vérifier hein ! Idem du « copain » végé dont les gosses affamés mangent les restes dans la gamelle du chien... 


A chaque sujet sur la bouffe, la maltraitance des animaux, des bien-pensants viennent nous seriner que c’est une préoccupation de riches en Occident. La finalité c’est : « mangez donc ce que vous avez dans votre assiette, bande d’ingrats nantis, oublieux qu’ailleurs, ils crèvent de faim ». Pourtant en mangeant un steak tous les jours en France, on ne remplit pas automatiquement celle d’un affamé sur un autre continent, c’est même le contraire qui se passe !

En effet, nombreux sont ceux à s’alarmer de la disparition des peuples premiers et de la déforestation au Brésil notamment, un article de Gruni en faisait état - on ne parle jamais de la Bolivie mais c’est là qu’est le pire désormais- mais combien à faire le lien avec ce que nous mettons dans notre assiette quand 80 % de l’alimentation de l’élevage en Europe est produit ailleurs. On sait que la déforestation de l’Amazonie est due pour une bonne part à la culture intensive du soja et à l’élevage du bétail destiné à l’exportation. Comme chez nous, les « paysans » sont transformés en employés de l’agro-business parce que nous faisons un certain choix en matière d’alimentation mais tous ces courroucés face aux végétaliens, préfèrent faire l’autruche.

C’est bien beau de se lamenter sur le sort d’autrui tout en revendiquant « la liberté de manger ce qu’on veut ». Pourtant la nôtre s’arrête là où commence celle des autres... Et pour remplir les supermarchés de bidoche en France, cela nécessite des bidonvilles ailleurs, cette réalité là lointaine : on la connait pourtant. Qui sont les extrémistes ?

Bon j’ai encore trop vite épuisé mon quota d’internet. Je repars sur Mars.


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