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Commentaire de AAVIVRE

sur Euthanasie et construction européenne


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AAVIVRE AAVIVRE 12 juin 2015 17:18

Sylvain, vous faites une diatribes qui ne contribue en rien à clarifier le débat. Comme beaucoup vous confondez le principe de décision personnelle avec celui de la décision par la communauté. Il faut comprendre que la vie appartient à celui qui la vie, à vous pour vous, à moi pour moi. C’est un principe fondateur de la liberté. 


 Ceux qui veulent pouvoir décider du moment et de la manière de leur mort ne veulent RIEN imposer aux autres. Juste que l’on respecte leur droit de décider ce qui est pour eux une qualité de vie. Quand mon Ethique, ma perception personnelle de MA qualité de vie ne correspond plus à ce que je vis, que le pronostique n’est que dégradation jusqu’à la mort, alors nous souhaitons que nous puissions être accompagné par un professionnel qui utiliserait un cocktail permettant une sédation terminale.

L’autre aspect de la question est le respect du professionnel de la médecine. Celui-ci à des devoirs et des droits. Le droit de « prescrire librement » comme le dit le code déontologique mais illégal en matière de sédation terminale (60% des généralistes pratiquerait ce geste s’il était légal). Le devoir de proposer l’éventail des soins adaptés à un diagnostique, de s’assurer de la compréhension de la personne de sa situation médicale et des options possibles, et enfin le devoir de documenter le diagnostique, le pronostique et la pratique.

Je répond chaque semaine à des individus qui me demandent quels sont leurs choix en fin de vie dans le cadre de la législation actuelle. La réponse est qu’il peuvent agir eux-même s’ils en sont encore capables, ou sinon, ils sont à la merci de la profession médicale. On estime qu’il y a plus de 30 000 sédation terminales clandestines annuellement dans les services de santé. Souvent par compassion mais toujours illégales et réalisées dans la clandestinité, donc dans la peur. Ceci interdit une fin de vie sereine, entouré des siens. La loi Léonetti-Claeys en discussion ré-affirme que seul le médecin peut décider puisqu’il peut toujours déclarer inadapté la volonté écrite ou verbale du patient. Chaque mort étant unique et spécifique, tout écrit préalable peut être considéré caduque.

Pourquoi cette hypocrisie sociale ? Par-ce-que la fin de vie est un marché lucratif pour le monde médical. On choisit politiquement de dépenser +60% de la totalité des frais médicaux d’une vie entière dans les 6 derniers mois de la vie (plus de 2 100 000€/personne en moyenne !). L’observatoire National de la Fin de Vie estime que 50% de ces soins sont inutiles, voir de l’acharnement thérapeutique. Le débat sur la loi Léonetti-Claeys à la chambre des députés était édifiant car il opposait le marché des soins palliatifs (maisons d’accueils et de soins) contre celui de la médecine spécialisée (chirurgie, médicaments, instrumentations ...). Jamais il n’a été question des droits et devoirs de chacun, ni de l’espace de confiance que requiert une médecine humaniste.
La question n’est pas l’Euthanasie, mais le respect de la condition humaine. Nous allons tous mourir, alors pourquoi pas d’une manière qui nous convient et pas comme des cobayes de la médecine et de la finance.

Je conclurais en soulignant que vos énoncés confus sur l’Europe et l’Euthanasie ne prennent pas en compte la décision de la Cour Européenne dans le cas de Vincent Lambert qui ré-ittere les notions de droit à la vie et donc à une mort douce pour chacun.


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