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Commentaire de GUY METZLER

sur Le mouvement anti-CPE à la lumière d'Hannah Arendt


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GUY METZLER (---.---.3.212) 10 avril 2006 22:26

Il n’a jamais été question pour moi de supprimer le droit de grève, mais bel et bien de l’interdire purement et simplement aux seuls agents titulaires de l’Etat et des collectivités locales. A la certitude de l’emploi à vie doit correspondre l’interdiction de la cessation concertée du travail, car le service public ne doit subir aucune interruption. Pour celles et ceux que celà intérésse, j’ai moi-même servi l’Etat durant vingt six ans, sans jamais accomplir un seul jour de grève. J’ai effectivement crée ma propre PME,parce que le quinquagénaire que je suis désormais a compris depuis longtemps deux choses : 1e/la situation de trésorerie de notre pays ne permettra plus, très bientôt, de garantir le versement des retraites des agents de l’Etat au niveau où il se trouve actuellement. Celà, c’est le côté alimentaire. 2e/il s’agit d’un challenge personnel,que voulez vous on ne se refait pas. Dans ma précédente activité,(Cadre A)je crois avoir fait mes preuves,et mon déroulement de carrière ne doit rien à une quelconque appartenance à un syndicat, un parti politique ou une loge quelconque. Je suis parti de moi-même,lorsque j’ai compris une fois pour toutes que servir l’Etat sous les ordres de carriéristes,pétochards, et opportunistes (de gauche et de droite)équivalait à s’abaisser en cautionnant le système en place. Il faut bien que vous soyez convaincus que je serai toujours reconnaissant à l’Etat de m’avoir payé l’école, le collège, le lycée, ainsique mes années d’Université, ainsi que d’avoir assuré mes fins de mois quand j’etais, durant 26ans, à son service. Je n’ai jamais eu la mentalité d’un fonctionnaire. Toujours au contact du secteur privé, j’ai pu mesurer les difficultés dans lesquelles se débattent les dirigeants, le peu de représentativité des syndicats qui, à force de refuser toute évolution, ont perdu tout pouvoir ou presque. (sauf bien entendu dans le secteur nationalisé et la fonction publique). Dans ce pays, qui vit encore au rythme des fantasmes de la Révolution française, de la Commune de Paris, de la Révolution de 1917 et, partant, de la « lutte des classes », on n’aime pas l’entreprise. Rassurez vous, les dirigeants d’entreprises n’aiment pas non plus les bipèdes professant les vielles rangaines et l’idéologie dont je viens de vous entretenir. La création d’entreprise est une décision réflechie,elle tient beaucoup plus au caractère de la personne qu’à une quelconque volonté de « se faire du fric sur le dos des salariés ». Tant que notre pays professera, à longueur de journées, la haine de l’entreprise privée, la nostalgie d’un systéme étatique qui s’est effondré partout ailleurs dans le monde, sauf exceptions,le gout du renoncement, la critique de l’effort, la dénonciation de tout ce qui présente le caractère d’une moindre réforme de quoi que ce soit, rien ne pourra bouger. Qu’importe le résultat des élections de 2007, 2008 et tutti quanti, le ver est déjà dans le fruit, et il ya fort à parier que malheureusement, seul un gouvernement de gauche, pris à la gorge par les échéances financières qui nous attendent, ainsi que la débâcle de l’économie,aura l’audace de procèder aux réformes immensément douloureuses qui nous attendent. Tout simplement parce qu’il n’y aura pas d’ordres donnés à l’habituelle piétaille lycéenne et étudiante, de descendre protester dans les rues. Les réformes telles que les 35heures, l’ISF,etc, traduisent une méconnaissance totale des circuits économiques et des besoins des entreprises. Et puis, il faut bien se rendre à l’évidence, la confiance est depuis longtemps largement écornée. Le directeur d’une banque belge, spécialisée dans les entreprises, et aujourd’hui retiré, me disait récemment ceci : En 1968, le fric est parti.En masse. Il est néanmoins revenu, en grande partie, en 1974, car l’élection de VGE avait peu ou prou rétabli la confiance. En 1981, le fric est reparti de nouveau, mais là, il n’est jamais revenu, et ne reviendra sans doute jamais. La création de l’ISF s’est révèlé être une erreur stratégique majeure,mais celà, aucun décideur politique ne semble l’avoir compris (même à droite d’ailleurs...) Tout ce qui bride l’entreprise, en France, induit mécaniquement une réticence des investisseurs privés. Mais allez expliquer celà.....


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