@CN46400
"Le capitalisme ne fonctionne correctement que pour
ceux qui profitent, en permanence, des inégalités."
On ne peut pas dire que ce soit une différence avec le communisme
réellement appliqué. A cet égard, « La Ferme des animaux », en tant
qu’oeuvre de fiction, est plus informative, quant à la rencontre de
l’*édification du socialisme" et de la nature humaine, que n’importe
quelle expérience de terrain.
"Manger des truffes à tous les repas n’est un
scandale que par rapport a ceux dansent du ventre devant les buffets."
Manger des truffes à tous les repas est davantage
un comportement de parvenu nomenklaturiste que d’entrepreneur capitaliste. Le
type le plus riche que j’aie reçu à ma table – un ingénieur de génie -, me fait
encore regretter d’avoir passé un matin et un après-midi à préparer un repas à
prétention gastronomique, alors qu’une boîte de cassoulet William Saurin aurait
amplement suffit à satisfaire ses besoins physiologiques. Je me suis aperçu qu’il
n’en avait pas d’autres.
« Que chacun puisse normalement étancher sa faim et la truffe du
bourgeois perdra son immoralité. »¨
Puisque de toute façon il n’y
aura plus de bourgeois, vous parlez de quelque chose qui n’existera plus. Et,
malgré cela, il n’y aura jamais assez de truffes pour tout le monde, alors, ce
seront Napoléon, Boule de neige, Brille-Babil et leurs séides qui se les
partageront.
« Le seul problème c’est que le capitalisme n’a jamais, et nulle part,
permis une coexistence harmonieuse entre le bourgeois qui vit, plutôt bien, du
travail d’autrui et le prolos qui, lui, est obligé de travailler pour vivre. »
Lorsqu’un patron est soucieux du bien-être de ses employés et
les traite en conséquence, vous parlez, avec toute la charge de mépris dont
vous êtes capables, de « paternalisme », parce que votre pire ennemi,
ce n’est pas l’esclavagiste, mais l’employeur qui éloigne le salarié de vos
chimères émancipatrices.
Il aura fallu les négociations avec Drahi pour que j’apprenne
que les employés de Bouyghes détiennent près du quart du capital de l’entreprise
et 30 % des votes, lors de l’assemblée des actionnaires. Je ne pense pas que
ceux-là en aient quelque chose à cirer de l’abstraite propriété collective des
moyens de production.
Cela dit, vous n’avez pas répondu à ma première question, qui
portait sur la détermination bureaucratique des besoins de chacun.