Bonjour, Lediazec
Entièrement d’’accord avec la tonalité de votre article. Une fois n’est pas coutume, je fais ici un copié-collé d’un commentaire que je viens d’adresser à Verdi sur le même sujet :
« Tsipras est accusé par les ténors de l’UE d’avoir engagé un bras de fer insupportable sous la forme d’un coup de poker. Mais il ne faut inverser les responsabilités : ce sont les dirigeants européens qui ont tenté de faire passer des mesures inacceptables en escomptant une reddition de Tsipras et Varoufakis.
L’annonce du référendum a sidéré ces « bons apôtres » de la cause libérale et les a conduit, dans un 2e temps, à durcir le ton. Mais en réalité, ils sont dans les cordes. Et les propos de Sapin ce matin sur France-Inter, disant que les Grecs ont stoppé la négociation avant que ne soit négociée la question de la dette démontrent en creux qu’après avoir tenté de prendre les Grecs de haut ils vont devoir en rabattre sur cette épineuse question de la dette, au cœur des difficultés de la Grèce.
C’est pourquoi, je reste persuadé qu’un accord interviendra in extremis avant le référendum, probablement sous la forme d’une annulation d’une partie significative de la dette ou d ’un renvoi des remboursements aux... calendes grecques.
Si tel n’est pas le cas, le peuple grec votera NON aux exigences de Bruxelles, et la Zone Euro entrera dans une phase de grandes turbulences, probablement marquée : 1) par une forte défiance des investisseurs extérieurs à l’UE, synonyme de baisse d’activité ; 2) par une hausse significative des taux d’intérêt ; 3) par un risque bancaire systémique, aussi limité soit-il. Or, ces menaces frapperont tout le monde, Allemagne y compris.
De quoi donner des sueurs froides à Merkel, à Schaüble et aux psychorigides de la doxa libérale qui auraient sans doute beaucoup plus à perdre qu’à gagner.
Ajoutons à cela qu’un rapprochement Grèce-Russie - auquel je ne crois guère - est une autre menace inacceptable pour l’UE qui ne peut se permettre de voir un coin de ce type s’incruster dans le territoire européen. Sans compter de possibles représailles sous la forme d’une libre circulation en territoire européen des immigrés d’Asie et d’Afrique nantis d’un laisser-passer européen. Quand on est acculé, non seulement on montre les crocs, mais on s’en sert ! »