Communiqué de Madjid
MESSAOUDENE Elu en charge de la lutte contre les discriminations, et
pour l’égalité des droits. Le 30 mai 2015.
Je prends connaissance à l’instant de la polémique née lors
du débat organisé par l’Observatoire de la laïcité à
Saint-Denis. Je partage en grande partie le communiqué d’Ensemble
Saint-Denis, notamment à propos de l’invité choisi pour traiter
de la question débattue. Le fait que le débat ait eu lieu dans la
salle du conseil municipal ne peut là encore que m’interroger.
Même si elle témoigne de la grande ouverture d’esprit de la
municipalité. La ville de Saint-Denis a toujours répondu présent
pour lutter contre toutes les formes de discrimination. Toutes. Cela
inclut, même si cela peut en étonner certains, l’islamophobie.
Nier que les musulmans de ce pays, de notre ville, sont la cible
d’attaques incessantes, souvent sous couvert de laïcité, relève
au mieux de la mauvaise foi, au pire d’une grande irresponsabilité.
Je m’inscris par ailleurs en faux contre les accusations portées à
l’encontre de Jean Brafman, qui n’a de leçon d’antiracisme à
recevoir de personne. L’Observatoire de la laïcité, ni aucune
autre organisation n’a de légitimité pour décerner un brevet
d’honorabilité. Plus que jamais dans notre ville, nous avons
besoin d’échanger et de débattre sur ce qu’est la laïcité, et
surtout, visiblement, sur ce qu’elle n’est pas. J’ai envoyé à
l’Observatoire, au moment où celui-ci a demandé au maire de
suspendre ma délégation, un courrier les invitant à débattre.
Cette invitation est restée sans réponse. Nous méritons mieux,
Jean Brafman, moi et quelques autres que d’être cloués au pilori,
sur l’autel d’une prétendue laïcité qui est utilisée par
certains pour ostraciser une partie bien précise de la population du
pays, et de notre ville. Il est temps de mettre fin à cette dérive.