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Commentaire de Layly Victor

sur Areva et la « culture de la sécurité »


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Layly Victor Layly Victor 11 juillet 2015 11:00

Vous citez à l’appui de votre article les « révélations » de l’immense scientifique Olivier Cabanel sur les « graves défauts » de la cuve de l’EPR. Des commentateurs citent le Canard enchaîné et l’IRSN.


Pour situer le sérieux de cet illuminé, vous qui êtes scientifique, vous connaissez l’énergie libre, qui est une fonction thermodynamique introduite par Gibbs et Duhem, et qui sert notamment à calculer la probabilité qu’une réaction chimique se produise. L’état final d’équilibre chimique d’un mélange d’espèces est celui qui minimise l’énergie libre de Gibbs. C’est un résultat connu de tous les étudiants de première année. Et bien, cet âne bâté, étant tombé par hasard sur ce terme, ou averti par une de ses ouailles de cet apport inespéré de la science, s’est fendu d’un article dans lequel il explique qu’on est sorti de la mouise « grâce à l’énergie libre ». C’est triste et pitoyable.
De toute façon, il ne fait que reprendre en continu toutes les informations en provenance d’une certaine presse (Médiapart, le canard enchaîné, Libé, le journal « l’Immonde » qui fait ses choux gras de la mode anti-nucléaire et anti France, mais pro US et pro Merkel à fond), ou provenant de sites chamaniques et bugarachiens, voire de l’inénarrable CRIRAD, pourvu qu’elles colportent des mensonges anti nucléaires.

Au sujet de l’IRSN, je crois bien connaître le sujet, puisque j’y ai travaillé de 1979 à 2007, et que j’ai assisté, impuissant, à la descente en chute libre de cet organisme, sur le plan scientifique.
L’IRSN était autrefois l’IPSN, une direction du CEA, de très haut niveau scientifique et technique. Le CEA en assurait le financement et ne mettait jamais aucune contrainte sur les travaux de recherche et sur les résultats, je puis en témoigner. En 1998, la « gauche plurielle » a décidé de séparer l’IPSN du CEA et de créer l’IRSN, officiellement pour séparer les études de sûreté du constructeur et de l’exploitant. Intention louable sur le papier, mais en fait une grosse arnaque. L’IRSN est officiellement un organisme d’expertise scientifique en soutien de l’ASN. En réalité, l’IRSN n’a pas de budget suffisant et ne peut survivre que par des contrats de recherche, dont la majorité sont signés avec EDF. Vous comprenez le système ? 1) l’ASN, dirigée par un ancien de Greenpeace, un polytechnicien qui va à la soupe, PF Chevet, et une équipe d’écolo-politiques, impose ses vues à la direction de l’IRSN (dirigé par un polytechnicien qui a senti la bonne galette, Repussard) 2)l’IRSN se fait financer par EDF, sous forme de projets d’études 3)EDF est bien obligé d’accepter, sous peine de représailles du sieur Chevet.
C’est du maquereautage complet, comme tout ce qui se passe en France, en ce moment.

Comme je disais, le niveau scientifique de l’IRSN est tombé en chute libre depuis 20 ans, et c’est principalement lié au fait que la direction scientifique et technique a été remplacée par une direction politique aux ordres. 
De ce que je sais du niveau actuel, je serais bien étonné qu’il y ait encore (ce qui était le cas autrefois à l’époque de Superphénix) des spécialistes des matériaux capables de donner un avis éclairé sur la migration des inclusions de carbone dans un acier.
Ceci dit, Chevet est parfaitement en droit, légalement, de faire appel à l’expertise de tout autre organisme de recherche que l’IRSN, même à l’étranger (il n’y a aucun problème de secret). Ce qu’il ne fera jamais car c’est bien plus facile de copiner avec son copain Repussard.

Ce Repussard, il y a quelque temps, s’était fendu d’une « étude » qui estimait le coût d’un accident nucléaire en France à 5800 milliards d’Euros. Aussitôt, l’hystérique mollah Denis Baupin avait saisi l’assemblée nationale pour exiger que l’on oblige EDF à provisionner cette somme : 34 fois la dette grecque ! Devant cette énormité, les potes de l’ASN avaient ramené cette somme à 1000 milliards d’Euros, sans aucune justification, ce qui était quand même suffisant pour couler définitivement EDF.
On voit bien, au passage, le véritable but de toutes ces manoeuvres : réaliser le rêve des écolo-politiques et de nos maîtres allemands, c’est à dire privatiser l’électricité en France et multiplier la facture par deux ou trois pour payer la transition verte allemande.

Au passage, le coût de l’energiewende est estimé par les allemands eux mêmes à 280 milliards d’Euros (sans compter les retombées sanitaires et sociales dues au charbon). On comprend l’urgence pour vos amis allemands de voler les Grecs ! 

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