@Ben Schott
La morale n’est pas l’affectivité. La morale est formée de principes supérieurs à nos réactions individuelles et fondés sur une réflexion et un champ collectif. L’affectivité est la projection individuelle d’une émotion sur une situation, en fonction de notre histoire personnelle ou de notre éducation.
« Je vais gerber » est forcément le produit d’une lecture particulière, affective et jugeante de ma proposition. L’avortement, qui a acquis une image positive, ne fait plus gerber beaucoup de monde. Tant qu’on nous épargne les images.
« Oui, sous le régime nazi, l’avortement pouvait être soit interdit soit obligatoire selon les cas. »
Il a aussi été interdit dans le passé par des régimes qui n’avaient rien de nazi.
On peut évoquer le nazisme à cause de la contrainte ? Alors évoquons le pour ce qui est de la contrainte sur les hommes. La situation n’est pas symétrique ? Ben non... alors changeons le concept d’égalité. Car il n’y a aucune légitimité juridique à ce que l’homme ait moins de droits que la femme, sauf à considérer que les différences sexuées ont une incidence « naturelle » - et non « culturelle » - différenciée sur les hommes et les femmes. Le principe d’égalité n’étant plus universel, il ne peut plus être invoqué en permanence de façon pertinente, et l’on peut même réexaminer les actuelles loi qui découlent de ce principe.
Débat de fond qui dépasse de loin les réactions affectives convenues.