@Ronny
Bonjour,
Vos précisions sont justes en effet. toutefois...
les contradictions internes aux 3 grandes puissances du bloc eurasiatique et leurs rivalités particulières ne doivent pas obérer les enjeux plus vastes et vitaux pour leur développement.
Selon l’adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », on se retrouve dans une configuration assez inédite où les Etats-Unis ont réussi à se mettre à dos les 3 principales puissances eurasiatiques, + le Pakistan récemment. Du jamais vu.
L’intégration de l’Inde et du Pakistan dans l’OCS pour 2016 est symptomatique : elle cristallise la communauté de vues et d’intérêt des 4 acteurs qui prennent conscience de leur importance collective dans l’arène mondiale. Absolument aucune nécessité stratégique ne l’imposait... mis à part la pression US continue sur l’accès aux routes stratégiques de l’énergie.
On ne parle pas encore de bloc complètement formé, mais plutôt d’une « tricéphalie » qui par essence n’est pas monolithique. Mais la volonté de faire pièce à l’unilatéralisme US est bien présente chez l’ensemble des acteurs et perdurera tant que les lignes de force n’auront pas sensiblement évolué. Le retrait prévisible des Etats-Unis d’Afghanistan pour 2016 ou 2017 (cf. le Canard de ce jour) en constituera sans doute une première marque tangible.
Cela n’empêchera pas les contradictions internes aux puissances eurasiatiques de se développer, une fois le modèle eurasiatique pleinement déployé (la question des populations turcophones va être sensible à gérer et le rôle de l’Inde est à regarder de près), mais les équilibres qui ont prévalu jusqu’à lors ont vécu, et une nouvelle configuration est sur le point d’émerger. Nous en reparlerons.