@lsga : AVEC MON BONNET ROUGE J’AI VRAIMENT L’AIR BENÊT ROUGE !
Colonialisme idée de gôôôchiste ...
Contrairement aux idées reçues, la droite française était, dans les années 1880-1890, farouchement opposée à l’entreprise coloniale en Afrique. Pour elle, la France devait choisir entre la « Revanche », impératif patriotique, et l’expansion coloniale, chimère détournant les Français de la « ligne bleue des Vosges ». Les énergies qui se dissiperaient dans l’aventure coloniale devaient être orientées vers les provinces perdues. Cet anticolonialisme nationaliste fut incarné par Paul Déroulède. Pour lui, jamais les colonies ne pourraient offrir une compensation à la perte de l’Alsace et de la Lorraine et c’est dans ce sens qu’il répondait à Jules Ferry : « J’ai perdu deux sœurs, et vous m’offrez vingt domestiques ».Quelques années auparavant, en 1884, devant le Sénat, le duc de Broglie, sénateur monarchiste orléaniste et ancien président du Conseil affirma face aux postulats de Jules Ferry que « les colonies affaiblissent la patrie qui les fonde. Bien loin que de la fortifier, elles lui soutirent son sang et ses forces. » Une large fraction de la droite resta hostile à l’Empire colonial comme le futur Général de Gaulle dès avant 1914.
Le 25 juillet 1885, Jules Ferry déclare devant la Chambre : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. ». Quarante ans plus tard, Léon Blum affirmait pour sa part, toujours devant la Chambre : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture, et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie. »