@Fifi Brind_acier
« Vous nous expliquerez comment vendre local 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé ? »
Quand on est dans une impasse logique, il faut prendre du recul, élargir le cadre.
Si l’on ne peut pas vendre local 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé, il faut arrêter de produire 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé, c’est tout simple. Tout le monde en France a droit a une reconversion professionnelle, non ? Ainsi qu’à une formation continue, non ?
Et si ça veut dire dans un premier temps revendre le John Deere 360 CV, où est le problème ? J’ai bien revendu ma Xantia 70 CV il y a longtemps, et je m’en porte bien.
Concrètement, quand on a 250 ha de terres en céréales mal payées, qu’est-ce que ça coûte de monter un projet vente directe en maraîchage ? Relatively peanuts : la terre est déjà là, il faut monter quelques serres, motiver un jeune : 50 000 à 250 000€ d’investissement total (n’oubliez pas que le John Deere 360 cv vient d’être revendu 135 000 € à un gars qui n’a rien compris), le banquier ne fera même pas remonter ça au siège régional (ou tout juste).
Et n’allez pas me dire que ça ne marche pas partout, etc, etc....La diversification agricole, ça ne consiste pas à tout casser, renoncer à ce qu’on a toujours fait pour faire complètement autre chose, c’est seulement commencer à ne pas tout faire comme avant, juste un peu, pour voir. En dialecte agricole, ça se dit « arrêter de mettre tous ses oeufs dans le même panier ».
Bien sûr, si l’on veut « sauver l’agriculture », il faut tordre le cou à l’U.E., nous sommes d’accord. Mais il ne s’agit pas ici de yaka fokon et autres incantations : il s’agit pour les agriculteurs de se sauver eux-mêmes. Inutile donc d’attendre un quelconque résultat des actions de blocage des routes et autres gesticulations europhiles ou europhobes.