• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Pour une agriculture locale

Pour une agriculture locale

​L’agriculture française est en crise (depuis 40 ans !) et cela ne s’améliore pas comme l’ont prouvé cet été la crise du lait et celle du porc. Dans les deux cas, l’on a affaire à des productions très centralisées (Normandie et Bretagne) et qui doivent faire face à un marché mondialisé où les prix sont en baisse du fait de la surproduction et de la concurrence de pays à plus faibles salaires. N’est-il pas temps de revoir notre modèle agricole ?

Les deux crises précédentes seront provisoirement réglées par une régulation des prix par l’Etat : fixation du prix du lait à 0,34 € le litre et 1,4 € le kilo pour le porc. Mais cette cautère sur une jambe de bois ne résout pas les problèmes de fond du monde rural.

Rappelons que l’agriculture française devrait avoir 3 objectifs : assurer notre autonomie alimentaire, ne pas « trop » user les ressources et les sols en particulier pour pouvoir assurer la continuation de l’activité au long terme et utiliser moins de produits chimiques pour assurer la protection de l’environnement et celle des consommateurs, (voir http://www.christophebugeau.fr) et enfin assurer la pérennité des exploitations agricole et des emplois qui vont de pair.

Commençons par le dernier point : nous sommes tombés sous la barre des 500 000 exploitations et ces dernières ont encore diminué de moitié en 20 ans. Elles n’emploient plus guère 800 000 personnes à temps plein (avec parfois une activité complémentaire). Les grandes exploitations de plus de 200 Ha ne sont que 20 000 mais elles utilisent 21 % de la surface agricole, alors que les petites exploitations de moins de 20 ha sont 235 000 mais n’utilisent guère que 5 % de la surface agricole.

Autrement dit, la taille des exploitations continue d’augmenter et actuellement 1 sur 3 sont exploitées sous forme de société et non d’exploitation individuelle. On assiste bien à une industrialisation de l’agriculture. D’autant plus que la pression est forte : l’on est dans un cas clair « d’oligopsone » : un très grand nombre de producteurs face à un petit groupe d’acheteurs : industriels ou grandes centrale d’achat des hypermarchés.

Quant à l’autonomie alimentaire de la France, elle commence à être mal partie : nous exportons toujours mais sommes importateurs net pour les fruits et légumes, mais aussi pour le blé tendre qui sert à faire le pain. Les agriculteurs de Beauce et de Brie préfèrent le blé dur (pour la semoule ou les pâtes) qui rapporte plus.

Ne parlons même pas de la consommation de pesticides qui continue d’augmenter (la France est la plus grande consommatrice d’Europe) alors que le Grenelle de l’environnement devait permettre de diminuer cette pollution dont les agriculteurs sont les premières victimes (voir les procès en cours).

Alors oui, il est plus que temps de changer de modèle agricole : la mondialisation heureuse des producteurs de blé de la Beauce ou de la Brie n’est pas pour tout le monde et il est temps de permettre une transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, assurant la sécurité alimentaire avec des produits sains et permettant de faire vivre les agriculteurs dignement.

N’oublions pas pour commencer que la demande de produits bio est en pleine croissance : la France en importe aussi. Il est donc temps d’augmenter le nombre d’exploitation se convertissant à cette technique. Tout comme il est nécessaire d’imposer réellement une limitation de l’usage des pesticides.

L’on voit se développer un certain nombre d’initiative visant à rapprocher le consommateur du producteur afin de permettre à ce dernier de recevoir une part plus importante de la valeur ajoutée et de pouvoir vivre de son travail : ce sont les AMAP qui permettent d’acheter directement aux agriculteurs.

Ces initiatives doivent être encouragées par l’Etat et il faut donc une véritable révolution dans le fonctionnement de notre agriculture, au moins pour les produits frais : ces derniers doivent être produits au plus près des zones de consommation de façon à assurer une meilleure sécurité alimentaire et diminuer nos émissions de CO2.

Enfin, il faut encourager le développement des appellations contrôlées qui permettent de « sortir » du lot et les circuits « courts » entre producteurs et consommateurs afin de sauvegarder ces deniers et permettre à nos agriculteurs de vivre de leur travail et non d’aides provisoires ou de décisions d’encadrement qui ne peuvent avoir qu’un temps.


Moyenne des avis sur cet article :  1.84/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

31 réactions à cet article    


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 août 2015 09:10

    Vous nous expliquerez comment vendre local 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé ?
    L’agriculture ne peut qu’être en crise depuis 40 ans, puisque elle fonctionne toujours sous le régime de la PAC : articles 38 &39 du TFUE dont le maître mot est : « PRODUCTIVITÉ »
    L’agriculture ne fait plus partie des compétences des Etats, mais de la Commission européenne.


    « La politique agricole commune PAC a pour but d’accroître la productivité en développant le progrès technique, le développement rationnel de la production, ainsi que l’emploi optimum des facteurs de production notamment de main-d’œuvre. »

    Traduction : toujours plus de rendements, toujours plus d’investissements (et donc d’emprunts), de matériels, d’intrants, d’automatisation, de pollutions, et de moins en moins de main d’oeuvre, où à prix cassé, comme les Roumains, à 161 euros par mois.


    Il n’est nullement question dans les objectifs de la PAC, ni de la santé des sols, ni de celle des consommateurs, des animaux, des nappes phréatiques, des rivières ou de la santé des agriculteurs... Ni des pollutions induites par les transports aux 4 coins de l’ Europe..., circulez ya rien à voir !

    Comme il n’est pas possible de changer les Traités européens, la seule solution pour avoir une agriculture qui respecte la santé des consommateurs et des sols, c’est de sortir de l’ UE, de remettre des taxes aux importations et de sauver l’agriculture française, ses salaires, ses lois sociales et ses normes d’hygiène, bien supérieures aux normes d’autres pays.
    Et pas de tout laminer vers le bas.
    « Les Français vont -ils laisser détruire l’agriculture française ? » 


    • Didier 67 Didier 67 19 août 2015 23:24

      @Fifi Brind_acier

      « Vous nous expliquerez comment vendre local 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé ? »


      Quand on est dans une impasse logique, il faut prendre du recul, élargir le cadre.
      Si l’on ne peut pas vendre local 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé, il faut arrêter de produire 10 000 hectolitres de lait ou 1000 tonnes de blé, c’est tout simple. Tout le monde en France a droit a une reconversion professionnelle, non ? Ainsi qu’à une formation continue, non ?
      Et si ça veut dire dans un premier temps revendre le John Deere 360 CV, où est le problème ? J’ai bien revendu ma Xantia 70 CV il y a longtemps, et je m’en porte bien.

      Concrètement, quand on a 250 ha de terres en céréales mal payées, qu’est-ce que ça coûte de monter un projet vente directe en maraîchage ? Relatively peanuts : la terre est déjà là, il faut monter quelques serres, motiver un jeune : 50 000 à 250 000€ d’investissement total (n’oubliez pas que le John Deere 360 cv vient d’être revendu 135 000 € à un gars qui n’a rien compris), le banquier ne fera même pas remonter ça au siège régional (ou tout juste).
      Et n’allez pas me dire que ça ne marche pas partout, etc, etc....La diversification agricole, ça ne consiste pas à tout casser, renoncer à ce qu’on a toujours fait pour faire complètement autre chose, c’est seulement commencer à ne pas tout faire comme avant, juste un peu, pour voir. En dialecte agricole, ça se dit « arrêter de mettre tous ses oeufs dans le même panier ». 

      Bien sûr, si l’on veut « sauver l’agriculture », il faut tordre le cou à l’U.E., nous sommes d’accord. Mais il ne s’agit pas ici de yaka fokon et autres incantations : il s’agit pour les agriculteurs de se sauver eux-mêmes. Inutile donc d’attendre un quelconque résultat des actions de blocage des routes et autres gesticulations europhiles ou europhobes.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 août 2015 07:01

      @Didier 67
      C’est vous qui allez rembourser leurs emprunts, que leur ont vivement conseillé la FNSEA, le Crédit agricole et autres Conseillers agricoles bien intentionnés ?
      Si la reconversion était simple, ils ne sont pas idiots, ils le feraient.


      Ils sont tombés dans un piège :
      - La PAC a subventionné les agriculteurs pour qu’ils abandonnent l’agriculture traditionnelle au profit d’exploitations « modernes = industrielles ».
      - Pour cela il fallait « moderniser », « automatiser », emprunter, investir.
      - Les remboursements se sont reportés sur les prix ---> hausse des prix.
      - Mais concurrence déloyale de la part de pays, qui n’ont pas les mêmes normes sanitaires, pas de SMIC agricole et qui emploient des travailleurs détachés à bas coût.
      + Pressions de la grande distribution pour des prix toujours plus bas, alors que tous les intrants voyaient leurs prix augmenter.

      Dès que les prix de vente baissent, dès que la Russie a mis en place des contre sanctions qui ont eu pour effet d’inonder le marché européen, ils ne peuvent plus rembourser. Un agriculteur français se suicide tous les deux jours. C’est ça, la belle Europe de la prospérité !

    • Didier 67 Didier 67 20 août 2015 08:38

      @Fifi Brind_acier

      Bonjour Fifi,

      1. Comment pouvez-vous déclarer simultanément « ils ne sont pas idiots » et « ils sont tombés dans un piège » ? Il faut choisir, non ?

      2. Pourquoi raisonnez-vous toujours aussi au niveau macro-économique, au point de finir par croire que personne ne peut infléchir le cours de sa vie ? Est-ce le marché qui crée les initiatives privées ou le contraire ?

      3. Personnellement, la reconversion des agriculteurs à la vente directe, c’est mon activité professionnelle. Donc si je dis que c’est simple, c’est parce que ça l’est, je le sais. Evidemment, celui qui croit que c’est impossible n’y arrivera pas.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 21 août 2015 10:09

      @Didier 67
      Ils se sont faits manipuler, et quand ils l’ont compris, ils avaient des emprunts à rembourser.
      Vous devriez donc les aider à les rembourser pour qu’ils puissent passer au local.., puisque c’est si simple.


    • Fergus Fergus 19 août 2015 09:35

      Bonjour, Christophe

      Vous avez entièrement raison. Il est d’ailleurs significatif que les seuls agriculteurs et éleveurs français qui se sortent sans dommage du modèle imposé par la PAC - modèle très largement inspiré des projets développés naguère par l’arroseur arrosé FNSEA - sont à la tête de petites ou moyennes exploitations qui ont misé sur la qualité et les circuits courts. Des exploitations non dépendantes de la PAC !

      L’avenir des paysans français - s’ils veulent subsister - est à l’évidence dans cette approche de métiers encore porteurs de dignité, ce qui n’est plus le cas chez les éleveurs concentrationnaires transformés de facto en kapos au service des industriels pour produire de la viande médiocre. Et cela sans avenir car tôt ou tard, la concurrence allemande, néerlandaise ou danoise sera elle-même sinon balayée, du moins mise à mal par les productions - tout aussi médiocres ! - venues du Brésil ou de Chine. Le tout dans un contexte de surproduction qui n’est pas près de s’éteindre, eu égard à la baisse constante de la consommation de viande dans notre pays et chez nos voisins.


      • Le p’tit Charles 19 août 2015 10:13
        Pour une agriculture locale.. ?...mais elle est locale...ce qui gêne ce sont les agriculteurs (locaux)...qui ont des envies de grandeurs..et produisent de la merde vendue dans les super marché (qui trouvent moins cher en provenance de l’UE)..Revenir à une production de qualité localement certains le font déjà et ça marche..Regardez pour le porc de qualité vendu 2 euros sans problème.. !

        • aimable 19 août 2015 10:28

          le coût du matériel agricole pour une exploitation actuellement

          lait : 75 euro en moyenne les 1000l
           pour être rentable 35euro maxi

          céréales : entre 200 et 700euro par ha
           pour être rentable 45 euro maxi

          chiffre de la chambre d’agriculture du Calvados

          voila ou mène la course au plus beau et au plus fort !


          • foufouille foufouille 19 août 2015 10:59

            "ce sont les AMAP qui permettent d’acheter directement aux agriculteurs.

            Ces initiatives doivent être encouragées par l’Etat"
            si c’était facile avec beaucoup de clients, ce serait déjà fait. vu le prix, par contre, c’est pour les bourgeois.


            • Rincevent Rincevent 19 août 2015 14:12

              @foufouille

              Ce qui n’est pas facile c’est de changer ses habitudes d’achat, c’est vrai mais il faut savoir ce que l’on veut. Quant au prix, vous n’avez pas dû acheter souvent dans une AMAP…


            • foufouille foufouille 19 août 2015 14:46

              @Rincevent
              LA PLUPART ONT DES SITES INTERNET AVEC LE PRIX ET LE CONTENU DU PANIER.
              si c’est cher et pas pour le smicard le plus souvent.



              • Pascal L 19 août 2015 13:55

                « les produits frais : ces derniers doivent être produits au plus près des zones de consommation de façon à assurer une meilleure sécurité alimentaire et diminuer nos émissions de CO2 » 


                L’urbanisation a rendu ce modèle impossible. Si nous convertissions l’Île de France dans la production agricole de proximité, elle ne pourrait de toute façon assurer que 6% des repas et comme c’est une des terres agricoles les plus riches de France, ce serait un gâchis.

                Pour le CO2, il faut bien se rendre compte que la plus grosse partie de la production de CO2 a lieu sur le dernier kilomètre lorsque nous remplissons le coffre de la voiture avec seulement quelques kilos de nourriture. Une pomme provenant d’Amérique du Sud a produit moins de CO2 qu’une pomme Française restée 6 mois dans une chambre de conservation.

                Les idéologies véhiculées par les écologistes ont la vie dure et sont trop simplistes pour s’accomoder avec la vérité. Dans la vie, il n’existe pas de réponses simples à des questions complexes. Nous sommes fautifs, car nous préférons les réponses simplistes que l’on nous propose à une vraie réflexion.

                • Béo Ulaygues Béo Ulaygues 19 août 2015 14:09

                  @Pascal L
                  « une vraie réflexion » ...  smiley

                  Une piste ou deux svp, parce que la pomme d’Amérique du Sud ne m’inspire pas trop ( dans le sens où je ne pas quoi faire de cette info ...  smiley ) .


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 août 2015 18:21

                  @Pascal L
                  Les réponses simples viennent de ceux qui n’expliquent pas les causes, pour protéger l’Union européenne : « acheter local », « AMAP », « Bio », = 5% de l’ensemble, c’est totalement insuffisant pour nourrir 65 millions d’habitants.


                  Même Jacques Sapir a compris d’où viennent les problèmes :
                  - par exemple d’un euro 30% plus bas pour les Allemands. En France, l’ euro est 30% trop élevé.
                  - l’absence de SMIC agricole en Espagne et en Allemagne.
                  - Les travailleurs déplacés d’Europe de l’ Est.
                  - Les normes sanitaires en France
                  - Les contre sanctions de la Russie.
                  - l’ouverture à la mondialisation par le Traité de Maastritch etc.

                • Pascal L 19 août 2015 20:13

                  @Béo Ulaygues
                  Ma réflexion était juste pour dire que le développement des circuits courts est une activité de niche qui ne peut pas se généraliser. Diminuer notre empreinte écologique ne se fait pas par des règles générales. Il faut examiner de près chaque situation et éviter les généralisations. Une pomme d’Argentine peut être plus écologique qu’une pomme du Limousin à certains moments de l’année. Vous avez aussi le droit de réfléchir et de proposer des solutions différentes de celles qui sont proposées en prêt à penser.


                • Béo Ulaygues Béo Ulaygues 19 août 2015 21:01

                  @Pascal L

                  « développement des circuits courts (...) qui ne peut pas se généraliser »


                  Donc l’industrie lourde de l’agro-alimentaire et de ses géants est nécessaire ?

                  « Diminuer notre empreinte écologique »

                  Vu que ce dogme écologique sert uniquement de paravent pour des emplois fantoches et des taxes illégitimes ( et inversement ...  smiley ) j’ai du mal à le prendre en considération.

                  « prêt à penser. »

                  Qui servirait quelle idéologie ?



                  • Béo Ulaygues Béo Ulaygues 19 août 2015 14:17

                    @lsga

                    Entre la mâchoire du haut avec ses canines capitalistes et la mâchoire du bas avec ses molaires communistes, ton échoppe n’a pas l’air trop bien achalandée ...  smiley .

                    Tu trouves pas ?  smiley


                  • Rincevent Rincevent 19 août 2015 14:06

                    La situation des éleveurs bretons devient dramatique, c’est vrai. Mais, en tant que consommateur, je ne peux pas être solidaire d’eux pour la simple raison qu’il y a longtemps que je je ne consomme plus leur production médiocre (pour être poli).

                    Finalement, la viande de mon boucher traditionnel, plus chère au départ, n’est pas plus chère à l’arrivée dans l’assiette car elle n’a pas fondu d’un quart (voire d’un tiers) à la cuisson…


                    • Fergus Fergus 19 août 2015 15:55

                      Bonjour, Rincevent

                      « La situation des éleveurs bretons devient dramatique, c’est vrai. Mais, en tant que consommateur, je ne peux pas être solidaire d’eux pour la simple raison qu’il y a longtemps que je ne consomme plus leur production médiocre (pour être poli). »

                      Exact. Je viens d’ailleurs d’en discuter avec l’un d’eux dans un bistrot de Dinan. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il est complètement fermé à toute analyse objective de son problème. Cela veut dire qu’incapable d’affronter la réalité - autrement dit un retour vers une production extensive de qualité destinée aux circuits courts -, il va aller tout droit vers la disparition de son exploitation. J’en suis peiné pour lui et sa famille. Mais nul, si ce n’est son syndicat - la FDSEA -, ne l’a poussé dans cette voie il y a 20 ans.


                    • aimable 19 août 2015 16:31

                      bonjour Fergus

                      de même que dans la Manche ou ils ont perdus tous repères , alors ils cassent tout, comme- ci
                      l’administration était responsable des marchés et de leur endettement , avec eux, ce sont toujours les autres qui sont responsables poussés en cela par la F D S E A


                    • Rincevent Rincevent 19 août 2015 16:58

                      @Fergus

                      Votre éleveur est coincé, pourquoi ? Parce qu’il a adhéré à un système bien verrouillé. Pour faire de l’élevage intensif il faut être conseillé, financé, équipé et avoir l’assurance d’un marché. Tout ça lui a été livré clé en main par une nébuleuse où tous les acteurs se tiennent la main (Crédit Agricole, FNSEA, gros industriels de l’agro-alimentaire, etc) et en vivent assez bien. Lui, il est la « variable d’ajustement » en cas de problème, c’est ce que l’on voit aujourd’hui.

                      Bien sûr, il pourrait, théoriquement, se sortir de cet engrenage en faisant de la qualité (qui elle paye) mais comment faire quand on s’est endetté sur 15/20 ans avec la maffia de l’intensif ?


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 août 2015 18:22

                      @Fergus
                      La FNSEA fait appliquer la PAC, rendements, rendements...


                    • Fergus Fergus 19 août 2015 18:24

                      Bonjour, Fifi Brind_acier

                      Oui, et la PAC a été construite sur les modèles bâtis naguère par... la FNSEA. Cherchez l’erreur !


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 août 2015 18:25

                      @Rincevent
                      Pour Fergus l’endettement pour passer au niveau industriel n’existe pas. Ya ka, fo kon.
                      C’est pourtant exactement ce que vous expliquez qui s’est passé !
                      « L’euro est dans le pré. »


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 août 2015 18:39

                      @Fergus
                      L’œuf ou la poule ? On s’en fout de l’ historique, la PAC est maintenant intégrée dans les Traités européens, que vous ne remettez pas en question.


                      Vous illustrez parfaitement la Gauche européiste de Cohn Bendit, qui se fout des dégâts humains pourvu que le Fédéralisme européen progresse :
                      « Pour la Gauche, l’ Europe est une utopie nécessaire ».

                    • Fergus Fergus 19 août 2015 18:55

                      @ Fifi Brind_acier

                      « les Traités européens, que vous ne remettez pas en question. »

                      Bien sûr que si, je ne fais que cela ! Mais il n’y a pire sourd et pire aveugle que celui qui ne veut voir et ne veut entendre.

                      Ces Traités doivent être abrogés et réécrits, afin que l’UE reparte sur des bases pérennes et durables. Et, par la force des contraintes environnementales et sociales qui se feront de plus en plus aigues, c’est ce qui se passera.

                      Pour ce qui est de l’endettement, vous me prenez pour un niais. Evidemment que ces exploitants sont pieds et poings liés par les industriels et les banquiers, complices des orientations de la FNSEA. Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère alors qu’au moment du choix, ils ont été mis en garde, notamment par la Confédération paysanne, contre les risques qui se traduisent aujourd’hui par de potentielles faillites ?


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 août 2015 07:10

                      @Fergus
                      L’UE n’est pas uns système coopératif, mais une mise en concurrence de chacun contre tous.
                      Il serait peut-être temps que vous lisiez les Traités européens pour cesser de rêver au merle blanc ? Les traités ne seront ni abrogés, ni réécrits, c’est à prendre ou à laisser.
                      Article 48 du TFUE : « Il faut l’unanimité des 28 pour changer une virgule dans les Traités »


                      Comme ils sont en concurrence et pas dans un système coopératif, ceux qui produisent aux prix les plus bas s’opposeront toujours à toute renégociation des Traités.
                      Et comme il suffit qu’un seul pays s’oppose, pour que rien ne change, rien ne changera.

                      La Confédération paysanne fait croire, comme vous, au merle blanc : « Il faut changer la PAC »

                    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 19 août 2015 18:51

                      Bonjour CB,
                      " Les grandes exploitations de plus de 200 Ha ne sont que 20 000 mais elles utilisent 21 % de la surface agricole, alors que les petites exploitations de moins de 20 ha sont 235 000 mais n’utilisent guère que 5 % de la surface agricole. "
                      Dans ce bras de fer, le cultivateur extensif bouffe les terres que l’éleveur intensif abandonne. Le monde agricole est en guerre, les tracteurs sont des chars d’assaut sans la tourelle qui fonctionnent avec drones et satellites, les pesticides du poison qui tue tout ce qu’ils ne cultivent pas et l’armée de gros bras n’aime que l’argent les 4X4 et les quads...comment voulez vous y arriver ?http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/industrie-agricole-et-aliment.htm
                      Claude et Lydia Bourguignon mériteraient d’être ministre du minéral, c’est urgent !


                      • schuss 20 août 2015 07:19

                        Bonjour,

                        Le fond de l’article est juste me semble t il.
                        Cependant l’article ne mentionne pas assez la responsabilité directe de l’état dans cet échec.
                        Il est clair que l’état s"appuit sur des organisations pour promouvoir finalement leurs revendications. La FNSEA représente un modèle industriel de l’agriculture. les paysans , eux, ne sont pas pris en compte car financièrement ils ne représentent rien face au lobby de la FNSEA. L’état, au cours de ces trente dernières années n’a ,par exemple, jamais soutenu le développement du BIO qui va dans le sens opposé du modèle industriel donc contraire au intérêts des financiers et industriels de l’agro-business. Le même phénomène sévit dans les domaines de la santé et du secteur bancaire. L’état (mais qui donc dans l’état ?) contrairement à l’esprit Chevaleresque adhère toujours à la raison du plus fort au lieu de défendre les plus faibles c’est à dire l’intérêt collectif. Défendre les plus faibles ce n’est pas leur faire l’aumône mais permettre à tous d’exister par soi même au lieu de subsister de la manne de l’état ! Et pourtant c’est ce modèle que l’état soutient est qui est à l’origine de tous les maux de notre société actuelle. il est nécessaire de repenser ce modèle obsolète. Attention , je ne parle pas de la doctrine libérale qui est la version hard de celle qui sévit actuellement. il faut remettre au cœur de l’état l’intérêt des individus et non des organisations qui font le lit des mafias ! La justice doit s’intéresser au personnes et non aux statistiques dont on peut tirer les conclusions qui nous arrangent etc... La réforme de notre société passera par la réforme de l’état et de sa représentativité. Le modèle actuel est obsolète et génère toujours plus d’inégalité et de souffrance ! Je ne suis pas un spécialiste de l’analyse socio économique mais il est facile de constater l’échec de toutes les politiques menées en France depuis une trentaine d’années. Penser un état comme devant régler tous les problèmes du monde est une utopie néfaste aux populations. Nous devons raisonner localement et organiser des échanges dans l’intérêt des protagonistes. Ces groupes existent et désignent les Nations. Le nouvel ordre mondial auquel adhère l’ensemble de la classe politique dominante va dans le sens contraire du bien être des nations.
                        Comment se débarrasser de ce concept envahissant et mortifère pour les populations  ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Christophe Bugeau

Christophe Bugeau
Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité