La psychiatrie, c’est très différent d’un hôpital à l’autre, en lien avec la personnalité de l’établissement,son passé, et ses médecins, les uns déteignant d’ailleurs sur les autres. Il n’y a pas que les malades à se faire avoir par l’ambiance.
Ce qui est observable dans n’importe quel groupe l’est là aussi. Lié à la dynamique de groupe. Une cornue où émerge parfois des choses étonnantes qui n’étaient pas prévus dans les objectifs.
Je ne sais pas si le port de la blouse ou non, la dedans a beaucoup d’importance. Je pense qu’il vaut mieux avoir une position collégiale, afin d’éviter les projections, bon ou mauvais objet. C’est très difficile de généraliser sur la psychiatrie. Une chose évidente : Les patients et leurs troubles sont en osmose continue avec l’état de la société.
Il y a quelques années, il y a eu une explosion des phénomènes addictifs, et de pathologies comme celle de l’anorexie. Un trouble que bien peu de gens connaissaient auparavant, et dont il était commun de dire, qu’à Paris, elle était le marqueur des arrondissements les plus huppés. L’hystérie est alors le phénomène d’entrée, centrifugé par le fait que les médias, alors, toujours avides de nouveau, traitaient le phénomène à tous propos, enrobant l’adolescent de mystères.
Les troubles de l’humeur ont explosé aussi. Jamais autant de maniaco-dépressifs, alors que les glaces du pôle fondent...( je résiste pas à la blague) ; non,je veux dire depuis que les merdias se sont emparés du tableau, avec déguisement et mode d’emploi fourni.....On parle ainsi beaucoup de bi polaires, de formes mixes, d’hypomanie. Pas facile de démêler parfois l’écheveau entre maladie, comédie et hystérie. A ce propos, les prisonniers sont tentés parfois de s’inventer des pathologies « si je vous assure, j’entend des voix ». pour des raisons évidentes d’atténuation de la peine, de leur responsabilité pénale, ou du moins de bénéficier pendant quelques temps d’un séjour pys, qu’ils fantasment.....Et alertent les gardiens d’autant plus compatissant à faire interner en psy que ce sont des types violents, dangereux pour eux....Alors que bons nombres de vrais psychotiques n’auront pas de suivi, tant qu’ils n’emmerdent personne, et psychotent dans leur coin.
Enfin, on a tort parfois de psychiatriser parfois ce qui révèle de la dégradation du lien social. Et la barrière entre psychose et névrose est parfois bien tenue. Peut on être bien dans une société malade, inégalitaire, où l’exclusion devient monnaie courante ?