Oh oui, il a encore de la mine dans le crayon ce Seymour :
(Morice devrait s’en inspirer, ils ont presque le même age )
Al-Nosra est le plus efficace et gagne en forceLes responsables des Affaires publiques de l’administration sont moins préoccupés par le potentiel militaire d’al-Nosra que Shedd dans ses déclarations publiques. À la fin de juillet, il a donné un compte-rendu alarmant sur la puissance d’al-Nosra au Forum annuel sur la sécurité à Aspen, dans le Colorado. « On compte pas moins de 1 200 groupes disparates au sein de l’opposition », a dit Shedd, selon un enregistrement de sa présentation. « Et parmi cette opposition, le Front al-Nosra est le plus efficace et gagne en force. » Ceci, a-t-il dit, « est une grave préoccupation pour nous. Si rien n’est fait, je suis très inquiet que les éléments les plus radicaux » —il a également cité Al-Qaïda en Irak— « prennent le pouvoir ». La guerre civile, a-t-il ajouté, « ne fera que s’aggraver au fil du temps … la violence incommensurable est encore à venir. » Shedd n’a fait aucune mention d’armes chimiques dans son intervention, mais il n’en avait pas l’autorisation : les rapports reçus à son bureau étaient hautement confidentiels.
Une série de dépêches secrètes sur la Syrie pendant l’été ont signalé que des membres de l’ASL se plaignaient auprès des services de renseignement états-uniens d’attaques répétées sur leurs forces par les combattants d’al-Nosra et d’al-Qaïda. Les rapports, selon le consultant du renseignement qui les avait lus, fournissaient la preuve que l’ASL est « plus préoccupée par les cinglés que par Assad ». L’ASL est composée en grande partie de transfuges de l’armée syrienne. L’administration Obama, déterminée à faire tomber le régime d’Assad et à poursuivre le soutien aux rebelles, a cherché dans ses déclarations publiques depuis l’attaque à minimiser l’influence des factions salafistes et wahhabites. Au début de septembre, John Kerry a abasourdi un auditoire du Congrès en affirmant soudainement qu’al-Nosra et d’autres groupes islamistes étaient des acteurs minoritaires au sein de l’opposition syrienne. Plus tard, il a retiré ses propos.
Après le 21 août, à la fois lors des séances d’information publiques et privées, l’administration a ignoré les informations disponibles sur l’accès potentiel d’al-Nosra au sarin et a continué à prétendre que le gouvernement Assad était le seul à détenir des armes chimiques. Tel est le message véhiculé dans les différents briefings secrets que les membres du Congrès ont eus dans les jours qui ont suivi l’attaque, lorsque Obama cherchait du soutien pour son offensive par missile contre des installations militaires syriennes. Un législateur avec plus de 20 ans d’expérience dans les affaires militaires m’a dit qu’il est reparti d’une de ces séances avec la conviction que « seul le gouvernement Assad possédait du sarin et pas les rebelles. » De même, après la publication du rapport de l’Onu le 16 septembre qui confirmait que du sarin avait été utilisé le 21 août, Samantha Power, l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Il est très important de noter que seul le régime [Assad] possède du sarin, et nous n’avons aucune preuve que l’opposition en possède ».
L’idée d’une attaque états-unienne par missiles sur la Syrie n’a jamais convaincu l’opinion publiqueOn ne sait pas si ce rapport hautement confidentiel sur al-Nosra a été mis à la disposition de Power, mais son commentaire était à l’image de l’attitude qui prévalait au sein de l’administration. « L’hypothèse première était que Assad avait fait le coup », m’a dit l’ancien responsable du renseignement. « Le nouveau directeur de la CIA [John] Brennan, a sauté à cette conclusion … s’est pointé à la Maison-Blanche et a dit : « Regardez ce que j’ai ! » C’était verbal, ils ont juste brandi la chemise tachée de sang. Il y avait beaucoup de pression politique pour convaincre Obama d’aider les rebelles, et il y avait un vœu pieu que ce [lien entre Assad et l’attaque au gaz sarin] forcerait la main d’Obama : "Voici le télégramme de Zimmermann de la rébellion syrienne et à présent Obama peut réagir". Un vœu pieu partagé par les partisans de Samantha Power au sein de l’administration. Pas de chance, certains membres du comité des chefs d’état-major ont été alertés qu’il allait attaquer et ont fait savoir que ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça. »
La distorsion par l’administration des faits entourant l’attaque au sarinL’idée d’une attaque états-unienne par missiles sur la Syrie n’a jamais convaincu l’opinion publique et Obama s’est rapidement tourné vers l’Onu et la proposition russe de démanteler l’industrie de guerre chimique syrienne. Toute possibilité d’une action militaire fut définitivement écartée le 26 septembre lorsque l’administration s’est jointe à la Russie pour approuver un projet de résolution du conseil de sécurité de l’Onu demandant au gouvernement Assad de se débarrasser de son arsenal chimique. La marche arrière d’Obama fut un soulagement pour de nombreux hauts responsables militaires. (Un conseiller de haut niveau pour les opérations spéciales m’a dit que l’attaque par missile, mal conçue, sur les aérodromes militaires syriens et les sites de missiles, comme initialement prévue par la Maison-Blanche, aurait été « l’équivalent d’un soutien aérien rapproché pour al-Nosra. »)
La distorsion par l’administration des faits entourant l’attaque au sarin soulève une question incontournable : savons-nous tout sur l’empressement qu’Obama a eu pour ne pas mettre sa menace de « ligne rouge » à exécution et bombarder la Syrie ? Il prétendait avoir un dossier en béton, puis tout à coup a décidé de porter la question devant le Congrès, pour ensuite accepter l’offre d’Assad de renoncer à ses armes chimiques. Il semble possible qu’à un moment donné il a été directement confronté à des informations contradictoires : des éléments suffisamment solides pour le persuader d’annuler son plan d’attaque, quitte à subir les critiques que le Républicains n’allaient pas manquer de lui faire.
Les forces rebelles comme al-Nosra devaient également désarmerLa résolution de l’Onu, adoptée le 27 septembre par le Conseil de sécurité, a indirectement avancé l’idée que les forces rebelles comme al-Nosra devaient également désarmer : « Aucune partie en Syrie ne devra utiliser, développer, produire, acquérir, stocker, conserver ou transférer des armes [chimiques]. » La résolution demande également que le Conseil de sécurité soit immédiatement informé si un groupe non-étatique « acquiert des armes chimiques ». Aucun groupe n’est nommément cité. Tandis que le régime syrien poursuit le démantèlement de son arsenal chimique, l’ironie est qu’après la destruction du stock d’agents chimiques d’Assad, al-Nosra et ses alliés islamistes pourraient se retrouver comme la seule faction à l’intérieur de la Syrie capable de fabriquer du sarin, une arme stratégique différente de toute autre dans la zone de guerre. Il reste peut-être encore des choses à négocier.
09/09 18:25 - Sarah
@elpepe Bonjour et merci de votre message. Netanyaou : je n’ai pas d’opinion sur sa (...)
07/09 23:11 - lmcal140
07/09 23:08 - lmcal140
Voici , selon une source LIBANAISE, ce que l’armée syrienne possède en terme (...)
07/09 18:57 - TREKKOTAZ
@Werner Laferier Salut camarade !!Un grand merci, chacune de tes interventions me fait bien (...)
07/09 16:13 - lmcal140
’’La Russie poursuit la préparation de son déploiement militaire en Syrie [1]. Des (...)
07/09 15:37 - lmcal140
@Layly Victor Destitution du président : est-ce possible et surtout utile ? Dans de très (...)
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