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Commentaire de bakerstreet

sur Retour de voyage


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bakerstreet bakerstreet 7 septembre 2015 11:09

Pas besoin de faire beaucoup de kilomètres pour être intelligent, ou très bête, c’est sûr. Le voyage potentialise souvent.....Son avantage n’est pas là. Enfin, chacun en aura sa définition.

il en est qui appelle voyage, le déplacement de leur serviette de bain d’une plage du Touquet à l’autre des Baléares ou de Bornéo. Le monde s’est rétrécit d’ailleurs comme une serviette de bain, autre cliché. Mais il n’y a plus de clichés, au fait, plus d’argentique, de souvenirs qu’on développait après. Plus que du numérique. On n’attend plus. Déplacement de l’instantané. Je m’égare encore une fois....
Tiens voilà ma définition à moi du voyage. Etre dérangé, justement, une sorte d’aventure. Par exemple de devoir réinventer mes gestes, de perdre mon confort. Je ne vais pas vous dire que c’est la solution, cela appartient sans doute à mon histoire. Déjà le camping, quand j’étais gosse. Un jour je part, presque sans projet, à l’aveugle, je ne veux pas trop en savoir, je referme les livres, je veux garder les secrets, les découvrir, me tromper. 
Il y a huit jours ainsi, je décide de partir avec ma compagne dans la manche. En tandem. Trente kilos de bagages, les voies vertes, les encouragements des boulangers. Le camping sauvage dans le bocage normand. Le spectacle des canards et des oies dans les mares à sept heures du matin. Le brouillard qui lentement monte au dessus de la vallée de la vire, le plus beau spectacle du monde assurément à ce moment là.... L’oratorio de Bach dans la tête. Et puis le mal de dos, le mal aux fesses. Etre dérangé par la pluie inopportune....La choucroute le soir qu’on mange froide car même plus de camping gaz et on trouve ça excellent. 
Juste quatre jours, mais pourtant infiniment plus de temps dilaté.....
Depuis deux jours, c’est le retour de voyage. Ma maison me parait immense, trop confortable. La peau me cuit toujours. Une espèce d’ivresse me parcourt encore. 

La vie est un matelas à mémoire de forme. 

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