Deux remarques :
Entre le neurone et
la conscience humaine, il y a une distance telle qu’elle dépasse
peut-être la capacité de représentation de l’intelligence humaine.
Il faut qu’ils soient bien immodestes, les chercheurs en
neuroscience, pour croire qu’ils ont parcouru cet immense chemin-là !
Qu’ils se contentent
déjà de guérir (ou mieux prévenir) la maladie de Parkinson, celle
d’Alzheimer ou les terribles tumeurs du cerveau ! Et qu’ils
laissent l’enseignement, dont la démarche est tout autre, à
d’autres spécialistes : ceux qui enseignent et apprennent
d’expérience comment améliorer leurs pratiques subtiles.
Car c’est un fléau
de cette profession (qu’elle partage avec la Justice) que tout le
monde se croit apte à enseigner efficacement. Y compris les
ministres de l’Éducation nationale et la hiérarchie, si
autoritaire ! Une hiérarchie descend pour l’enseignement
élémentaire jusqu’aux inspecteurs départementaux lesquels se
gardent bien de faire la classe devant les enseignants et se
contentent de les juger en infaillibles potentats, à la différence,
par exemple, des médecins hospitaliers qui diagnostiquent et
soignent devant les internes ...
Un rappel
historique :
La méthode globale
de lecture qui consiste à apprendre par cœur la prononciation de
« l’image » des mots écrits a été promue pour la langue
anglaise. Celle-ci a la particularité de faire correspondre
tellement d’écritures pour le même son et tellement de sons pour la
même écriture que la méthode rationnelle de la syllabisation ne
fonctionne pas du tout et que les enfants anglophones ne savaient pas
lire avant 10 ans en moyenne avant la méthode globale.
Pour les langues
comme le finlandais où l’écriture et le prononciation sont
parfaitement réguliers, la méthode globale est aberrante. (ce qui
explique peut-être, en partie du moins, les bonnes performances
scolaires des petits Finlandais).
La cohérence entre
écriture et prononciation du français étant intermédiaire entre
ces deux langues,
l’initiation à la
lecture peut avoir lieu sous forme de mots globaux (à commencer par
les prénoms des élèves) dès la grande section de maternelle ;
puis au tout début du CP pour lire sans ânonner des phrases
entières. Mais en effet, très rapidement, la décomposition en
syllabes est indispensable pour maîtriser rapidement la lecture.
Pour tout
apprentissage, l’intérêt, le plaisir, la motivation sont
indispensables (C’est pourquoi il est contre-productif de malmener
les salariés au travail.) L’enfant étant au grand âge du jeu, il
faut que l’enseignement tout en restant rigoureux soit le plus
ludique possible.
Bien sûr, c’est
difficile, et tout adulte n’est pas fait pour le métier
d’enseignant. C’est pourquoi lui aussi, (ou plus souvent elle aussi)
il faut le-la motiver et autrement que par de belles paroles
ministérielles ! Il y va de l’avenir de notre pays et des
retraites des actifs actuels !