@Elliot
Si je comprends bien, et a contrario de çe que vous souteniez auparavant, vous venez d’expliquer que le programme du Front était cohérent mais difficile à mettre en œuvre !
Bien sur qu’il l’est, vu l’ampleur de la tâche, et vu l’ampleur aussi du degré d’intégration europeiste que nous avons subi ces 30 dernières années, du carcan institutionnelle et législatif dans lequel nous sommes engoncé depuis l’Acte unique et le Traité de Masstricht, que votre mentor d’ailleurs a voté des deux mains. Ainsi il est tout à fait hypocrite de feindre de déplorer aujourd’hui les effets des causes que l’on a embrassées hier. Nouvelle contradiction insoluble concernant votre camp politique.
Pour être très clair personne ne vous dis pas que la tâche sera facile, je ne vous dis même pas que l’application de tout ou partie dudit programme sera suffisant, je vous dis que pour redresser le pays, s’opposer à sa désindustrialisation qui n’a rien d’inéluctable, au chômage de masse, à la faillite de notre modèle social, à l’effondrement de son système scolaire et de santé, il est nécessaire.
Cela passe par retrouver nos prérogatives de souveraineté, notre autonomie de décision, notre indépendance nationale sans lesquels penser agir sur les structures macro-économique est illusoire (illusions dont nos actuels médiocres dirigeants sont passés maîtres), c’est à dire recouvrer nos frontières politiques et économiques (ce qui suppose de réhabiliter l’idée même de frontières et leur pertinence, après des décennies de discours gauchiste sans-frontieriste, faisant là encore incroyablement le jeu de la ploutocratie transnationale) ; notre capacité à battre monnaie et qui est attribut essentiel pour une nation digne de sa souveraineté, comme un levier indispensable dans la guerre des monnaies qui se joue à l’heure actuelle et sans lequel nous sommes désarmés face à nos compétiteurs sans scrupules ; décider qui a le droit de rentrer ou non sur notre territoire et du volume de ces flux, dans un contexte de chômage massif, de déficits structurels, d’incompréhension culturelle et de dissolution identitaire qui nuit à la cohérence et à l’intégrité du peuple historique et majoritaire qui de fait tend à disparaître, ce qui suppose là encore d’avoir les moyens de cette décision et donc de dénoncer les traités qui nous lient les mains à ce sujet ; de réorienter notre politique étrangère en faveur de la multipolarite soit d’un rééquilibrage de la géopolitique mondiale (dans notre intérêt), politique qui est depuis au moins l’ère Sarkozy et accentuée depuis Hollande totalement alignée sur les intérêts et les désidératas de l’hyperpuissance américaine, et au service quasi exclusif de sa stratégie de puissance et de son hégémonie ; voilà les grandes lignes qui ressort me semble-t-il du programme du Front National.
Les modalités ensuite restent certes à discuter, mais elles demeurent relativement secondaires dans la mesure où une fois ces principes posés, ils priment toutes autres considérations. Moi je ne crois pas au destin de MLP de se soumettre à la façon d’un Tsipras (et qui était prévisible), et déjà pour la raison que leur référentiel idéologique respectif sont autres : par son europeisme échevelé et finalement son pro-fédéralisme l’un était condamné à se soumettre tôt ou tard aux instances qu’ils fustigeaient l’instant d’avant, l’autre par son patriotisme et sons souverainisme chevillé au corps est condamnée à la réussite.