@Xenozoid
-et le pouvoir est ce qu’il est un handicap
------> Pour Clastres, seuls deux types de sociétés existent :
sociétés à Etat, fondées sur les relations de commandement-obéissance, propices
donc au pouvoir comme coercition et potentiel d’exploitation, d’une part ;
et d’autre part les sociétés sans Etat, où le pouvoir n’est pas coercitif.
Toute société se rangerait à ses yeux dans l’une ou l’autre de ces catégories,
sans qu’il existe de modèles intermédiaires.
Grands despotismes archaïques, monarchies, systèmes sociaux
contemporains, « que le capitalisme y soit libéral
comme en Europe occidentale, ou d’Etat comme ailleurs »
sont donc toutes des sociétés « à Etat », par opposition par exemple
aux chefferies amérindiennes, où le pouvoir n’est que de prestige, et qui sont
« sans Etat ».
Pour lui, il n’est pas évident que coercition et
subordination constituent l’essence du pouvoir politique partout et toujours, le pouvoir politique par
coercition n’est qu’un cas particulier et ne peut donc pas servir de point de
référence.
Pour répondre à la question, on peut considérer que le
pouvoir coercitif est un handicap c’est précisément pour parer à ce risque de
dérives que les sociétés sans Etat s’ingénient à dresser des obstacles devant
sa réalisation pratique. Il a écrit : « Le chef qui veut faire le chef, on
l’abandonne : la société primitive est le lieu du refus d’un pouvoir
séparé, parce qu’elle-même, et non le chef, est le lieu réel du pouvoir. »