Les véritables libéraux à la Française, comme Frédéric Bastiat ou son fils spirituel (Belge) Gustave de Molinari se sont toujours battus pour les syndicats, contre toute forme d’esclavagisme, pour que l’état assume son rôle d’arbitre en surveillant la concurrence (ce qui n’est pas le cas de Chirac on l’a vu pour l’affaire de l’entente entre opérateurs SMS).
Ces libéraux seraient effarés de voir à quel point on a déformé leur héritage en les stigmatisant alors que précisément ils se battaient pour que l’homme ne soit plus le jouet des despotismes, aussi bien royaux qu’étatiques.
Quand aujourd’hui la gauche prétend faire l’aumone aux homosexuels du mariage et que le droit à l’euthanasie s’invite dans la campagne, tout le monde oublie de dire que les libéraux les premiers réclamèrent ces droits ainsi que la légalisation de la prostitution, des drogues, dans un esprit de responsabilisation de chacun.
Evidemment ça semble révolutionnaire, mais que veut on pour le futur ? Des humains abêtis, des sortes de mineurs à vie, ou des humains adultes ? C’est transposable à tout sentiment d’amour : aimer est-ce protéger de façon presque machiste jusqu’à la possession, ou laisser libre ? Que veut-on pour ses enfants ? Les considérer comme des objets qu’on éloigne de tous les aléas de la vie, ou les voir éveillés et épanouis ?
Dans tous les cas la pensée libérale, même si elle n’est pas parfaite car elle évolue elle aussi avec le monde (notamment sur l’écologie), mérite mieux que d’être ostracisée. Elle mérite d’être discutée et d’entrer dans la campagne. D’autant plus que ses idées sont une à une reprises par les autres partis, qui se gardent bien de dire d’où leur vient leur inspiration : car en gardant un état fort ils gardent aussi leur place au chaud, et surtout un peuple soumis auquel il peuvent faire tout avaler.