A ce stade, et avant d’examiner ce que disent les monothéismes, il faut faire un tour par la chine.
Nous savons que les anciens chinois ont cherché les grands principes qui régissent le monde. Monde dont l’homme est part entière.
Ils en sont arrivés à penser que le monde était régis par l’opposition harmonieuse de deux grands principes, le Yin et le Yang. Le féminin relevant du Yin et le masculin relevant du Yang.
Au Yang correspond l’actif, le fort, le dur, l’extérieur, le haut, la lumière, le chaud, le sec et donc le masculin.
Au Yin correspond le passif, le faible, le mou, l’intérieur, le bas, l’obscurité, le froid, l’humide et donc le féminin.
On voit donc que dans la pensée chinoise que la place naturelle du masculin est en haut et que la place du féminin est en bas et que l’ordre des choses veut que l’homme commande à la femme et la femme commande à l’homme. Ainsi dans la pensée chinoise, le chef est de nature masculine et le subalterne de nature féminine.
Évidement l’homme n’est pas entièrement masculin puisqu’il possède également une part féminine, mais que cette part féminine est occultée. et réciproquement pour la femme. Sans entrer dans le détail, ce qui nous éloignerait de notre sujet, il faut également remarquer ici que l’accès à la sagesse pour l’homme consiste au dévoilement de sa part féminine.
Ajoutons que nous avons parlé d’opposition harmonieuse et qu’il ne faut surtout pas faire une lecture trop manichéenne du Yin et du Yang, l’un et l’autre ont leur entière place et il ne faudrait pas conclure que la supériorité relative de l’un sur l’autre signifie une supériorité absolue : la place de chacun reste entière, mais plus encore, la domination absolue de l’homme sur la femme est stérile comme le relève l’hexagramme « l’obstruction », fait de trois traits Yang surmontant trois traits Yin, alors que l’hexagramme inverse dans lequel les traits Yin surmontent les traits Yang se nomme la paix. Il y a là un signe qui montre que l’inversion de la polarité conduit au développement. " Les grands s’abaissent vers les humbles, tandis que les humbles et les
petits nourrissent des sentiments amicaux à l’égard des grands, si bien
que toute hostilité s’apaise." nous dit le commentaire.
Cette inversion de la polarité nous la trouvons également dans le rapport sexuel, moment auquel, le sexe de l’homme, yang par nature, devient Yin pour le sexe féminin qui le contient : le sexe de l’homme extérieur, devient intérieur au sexe de la femme. J’ai tendance à penser que le plaisir ressenti découle de cette inversion de polarité.