« Le découpage moderne/contemporain en 1789 fait par l’histoire française laisse à penser que la modernité technique est coupée de la modernité sociale, »
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« que la modernité sociale (symbolisée par la Révolution française) succède et se trouve déterminée par la modernisation technique issue de la Renaissance. »
Voilà bien des approximations, et par là les classements prolifèrent.
Les notions de moderne, modernité, ainsi que post-moderne et ce qui s’y rapporte, ne me semblent pas constituer des outils conceptuels opérationnels. Elles débouchent sur des visions tentantes, simplificatrices et subjectives d’un monde soumis à une continuité dont nous serions l’aboutissement nécessaire.
Je préfère les notions de « landmarks » ou jalons/étapes repérables par des sauts souvent indépendants les uns des autres. Une sorte de discontinuité dans les pratiques, les techniques, les lois et règles sociales, les moeurs, les visions du monde et des ordres sociaux, bref, une sorte de mouvement brownien des pratiques et des modes de vie.
Pensons à la première presse « à la Gutenberg » installée à Paris en 1470, à la promulgation de l’édit de Villers-Côteret en 1539 concernant l’usage de la langue française, aux découvertes des astronomes (Galilée, Newton), aux progrès des calculs des probabilités à travers le XVIIIéme, à l’avènement de la chimie, des découvertes de la médecine, à tous ceux qui ont remis en question les notions acquises et ont fait reculer l’ignorance, la tradition ou la superstition. Pour la politique ? Ce ne sont le plus souvent que des opportunismes et des hasards.
Allez poser votre modernité là-dessus, vous en tirerez quoi ? J’oppose le chaos, le hasard et le désordre du monde à votre modernité bien pensante.
Vous l’avez deviné, je suis un sceptique.