@hunter
Je voudrais un peu rectifier. Il y a des choses magnifiques sur TF1. Entre trois heures et quatre heures du matin. Des concerts, des ballets. Je le sais, car la télé m’endort. C’est un retour vers l’enfance qui s’opère quand on atteint un age avancé (on devient un senior, disent les journalistes).
La télé remplace la maman qui racontait des histoires quand on était enfant, disent les psychologues et, pour une fois, c’est bien vu. Donc, assez rapidement, je dors comme un nouveau né, jusqu’à ce que la beauté, tout d’un coup, me réveille. Ce sont des grandes pointures du jazz, des concertistes virtuoses, des danseurs éblouissants. L’autre jour, j’ai vu deux jeunes chinois d’à peine vingt ans, un garçon et une fille, qui interprétaient à deux pianos « La Valse », de Maurice Ravel, ce tourbillon ininterrompu et majestueux. Ils étaient au comble du bonheur.
C’est l’heure du « mieux disant culturel » de TF1. On fourgue des choses sublimes à l’heure où tout le monde dort, pour être bien sûr de persuader les gens que l’humanité ne peut plus produire que du médiocre et du vulgaire, ou parce que les cerveaux lobotomisés ne peuvent plus soutenir le spectacle de la beauté. Pareil sur FR3. L’autre jour, j’ai vu, vers deux heures trente du matin, quelque chose venu d’un autre monde, un ballet intitulé Le Corsaire. Plus le monde s’enfonce dans la médiocrité généralisée, plus le niveau des danseuses étoiles de l’Opéra de Paris s’élève vers l’inaccessible perfection. Il y avait une danseuse, Maria Guttierez, qui avait une maîtrise à peine imaginable de l’art de la danse, et toute la troupe était au niveau.
Je me dis, perplexe, que les chaînes ont les moyens de faire de belles choses, que ces émissions doivent leur coûter très cher, mais qu’ils préfèrent les cacher au public. On préfère montrer TPMP, le fond du fond du fond de la honte. Pourquoi ?
A part ça, je suis d’accord au sujet de Carole Gaessler. Quand je la vois, je me sens honoré de partager son humanité, et je me dis que Dieu aime la terre. Rien que pour elle, je suis prêt à amnistier ses collègues journalistes.
