Comme l’a fait remarquer lermontov la montée du nihilisme ne date pas d’hier…
Nietzsche l’avait en effet annoncé, Dostoievski aussi, Abellio plus près de nous en avait montré l’irrésistible montée et qu’il était le moteur même du terrorisme, même si ce terrorisme se drape sous des justifications religieuses comme chez Daesh aujourd’hui..
Ce nihilisme est aussi à l’œuvre dans les horreurs artistiques modernes que l’on nous impose d’en haut par une élite soi-disant éclairée, laïcarde soi-disant tolérante, mais profondément coercitive en fait. Où l’on nous balance une gronle en ferraille dans les allées du château de Versailles au mépris de ce qui s’est fait dans le passé.. et où on s’offusque de façon vertueuse des réactions (effectivement pas forcément bien venues) que cette agression entraîne (car c’en est bien une) bien pratiques pour affirmer cette vertu..
Il est aussi présent dans les fausses philosophies profondément absurdes avec un goût prononcé de l’échec de l’homme..
Mais comme le dit lermontov ce nihilisme est une nécessité. Il fait partie du jeu cosmique. Il va démontrer par l’absurde ce que l’on cherche désespérément à éviter, désespérément de nommer.
Il va démontrer que l’homme, laissé à lui-même, et c’est ce qu’il a voulu depuis 1789, s’auto-détruit et en s’auto-détruisant détruit tout, absolument tout ce qui se trouve sous sa patte.
Il va démontrer que l’homme, laissé à lui-même, ne voulant pas être guidé par une autre lumière que les siennes, par haine de cette lumière, est en fait profondément possédé.
Et qu’il est devenu le serviteur des Ténèbres ayant refusé d’être celui de la Lumière.
Bien évidemment afin que cette supercherie ne puisse être découverte l’homme a inventé l’humanisme, ce pseudo-amour d’autrui qui n’est qu’amour de lui-même..
Mais l’humanisme lui-même, n’étant pas alimenté par en Haut, va s’écrouler dans la barbarie la plus crue, comme on commence à le pressentir et à le redouter..
Comme le disait déjà Dostoievski : Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis.
Une petite mise au point quand même. Quand je vise l’Humanisme je vise l’Humanisme moderne, philosophique, de 1789…
Cela n’implique pas qu’un être se pensant humaniste, et même se réclamant de cette philosophie là, n’aime pas réellement les autres, mais je dirai qu’il les aime en dépit de cette philosophie là.
A l’inverse beaucoup de croyants n’aiment pas réellement leurs frères, malgré leur attachement à une doctrine qui prône l’inverse.. Bien souvent, cet attachement à des doctrines religieuses est une béquille pour handicapés de l’âme qui ne le savent pas.
Plus que jamais les cartes sont brouillées, les frontières mal définies..