On peut reformer le code du travail sans pour autant le vider de toute substance
Le simplifier, c’est une évidence. Personne, même les juristes chevronnés, n’est en mesure de le connaitre et de le maîtriser efficacement. Comme ca a été souligné, trop tatillon jusqu’au risible sur certains points devenus pour certains obsoletes, et trop vague sur d’autres qui mériteraient un approfondissement.
Après, le droit du travail existe pour de bonnes raisons. Contrairement au droit classique des contrats qui régit les relations entre deux acteurs de même « niveau » (en theorie), le contexte du salariat induit une dissymétrie intrinseque : l’employeur est juridiquement et surtout économiquement en position de force, l’employé n’ayant qu’un pouvoir de negociation très limité... Vous avez remarqué d’ailleurs que le « marché » du travail est le seul marché qui ne se regule que dans un sens ?
Ceci est malheureusement dû à la nature humaine. Donnez une bribe de pouvoir à quelqu’un, il en abusera s’il n’est pas encadré... rajoutez à cela l’intérêt financier... Or la période de crise économique rend encore plus flagrant le déséquilibre de départ... donc encore plus nécessaire la protection de l’acteur le plus faible.
Si nous nous trouvions au coeur des trente glorieuses, les entreprises aux carnets de commande pleins embaucheraient nécessairement. sous peine de perdre de l’activité... C’est pas le contexte legal qui decide d’une embauche, mais les besoins économiques. Le reste c’est du flan opportuniste et de la litterature visant à profiter du bourbier actuel pour tirer la couverture vers soi... Si le Medef avait le moindre pouvoir de créer des emplois, ca se saurait. Si les politiques avaient le moindre moyen de l’y contraindre, ca se saurait aussi...
quant au discours de l’employeur de mauvaise foi, qui explique que s’il n’embauche pas c’est par peur de ne pouvoir de séparer d’un salarié en cas de diminution de son activité... C’est surtout que c’est beaucoup plus simple de recourir au salariat déguisé et de faire pression sur le pauvre petit autoentrepreneur du coin qui n’y connait pas grand chose, qu’on va pressurer autant que possible et qu’on va laisser se démerder avec ses cotisations sociales... Modele economique d’ailleurs en plein essor (uber, airb&b et consorts). Comme il yen a plein les rues, une fois qu’il se rend compte du truc on en prend un autre et basta... Le court-termisme et le chacun pour sa gueule érigé en devise indépassable...
C’est l’air ambiant... jusqu’à la chute