@francesca2
Oui mais vous oubliez que tous les textes monothéistes sont extrêmement violents. Le combat était rude, il s’agissait de s’opposer au polythéisme dominant et les sociétés d’alors étaient elles-mêmes violentes.
Il est passé par dessus cela un bon paquet de siècles pendant lesquels ces religions se sont adaptées aux évolutions historiques, c’est à cela que sert l’exégèse, les intellectuels donnent des réponses aux défis contemporains en interprétant les textes sacrés à la demande du pouvoir.
Faire une lecture littérale des textes sacrés n’a aucun sens. C’est au sens strict de l’anachronisme. Comprendre l’histoire des religions est plus important. De ce point de vue, elles ont joué un rôle civilisationnel très important.
Le problème du Coran n’est pas sa violence ni qu’il soit incréé. C’est qu’il est conçu comme un guide de la vie quotidienne et qu’il n’envisage pas d’autre pouvoir que la théocratie.
C’est là toute la force des islamistes qui disent revenez au texte littéral et font l’impasse sur des siècles d’exégèse.
En réalité, il existe des quantités de versions de l’Islam dans le monde qui ont su assimiler des données telles que la démocratie, la notion de sphère privée (essentielle chez les occidentaux depuis deux siècles). Cette religion est aussi souple que celle des chrétiens et sait s’adapter, c’est le secret des réussites idéologiques.
Le combat des islamistes, indirectement soutenu par les monarchies pétrolières les plus rétrogrades est une réaction face à la mondialisation, c’est à dire une occidentalisation de l’Islam qui tend à faire de la religion une affaire privée.
C’est inéluctable, un combat qui fera beaucoup de victimes mais perdu d’avance.
Cela n’a rien à voir avec le texte sacré mais avec le taux de fécondité en chute, l’alphabétisation des filles, le développement économique des pays musulmans.