@Gabriel

"...mais notre mission première n’est-il pas d’essayer de le comprendre..."

Ce n’est pas mon avis : Je crois que nous ne pouvons en acquérir qu’une connaissance fragmentaire, liée au fait que nos ignorances sont immensément supérieurs à nos savoirs.

Je fais énormément de recherches sur Internet pour la rédaction de textes de diverses natures. Or il m’arrive de tomber par hasard sur une information, dont j’ignorais tout une seconde auparavant, mais que j’estime beaucoup plus importante que toutes celles que j’avais collectées jusque-là, et à côté de laquelle j’aurais tout aussi bien pu passer, alors qu’elle va partiellement réorienter mon travail.

A partir de ce type d’expériences, je me dis que toute tentative de compréhension du monde comporte tellement de lacunes essentielles, qu’il est vain de s’y essayer.

"...sinon quel est le sens et le but de la vie ?" 

Il est possible que la nature ne nous en assigne qu’un : perpétuer l’espèce. Maintenant comme nous sommes doués de conscience, je me satisfais d’une ligne simple, faire au mieux de mes possibilités ce qui est de mon devoir, et aussi ce que j’estime être mon devoir en temps que maillon d’une chaîne unissant le passé à l’avenir.

« La façon exagérément théâtrale dont sont présentés les évènements par les médias afin de faire du buzz, installe insidieusement, si nous n’y prenons garde, une tendance mortifère qui annihile la réflexion. »

On peut se protéger du clou qui chasse l’autre, en se souvenant toujours que l’événement en soi est totalement dénué de cet intérêt qui réside tout entier dans ses conséquences. Car ce sont elles qui en donnent, dans la durée, la véritable mesure.

L’attentat du WTC prend une ampleur énorme du fait de ses conséquences. Les attentats de la gare de Madrid-Atocha, trois ans plus tard (11 mars 2004), sont presque oubliés pour n’avoir eu d’autre effet visible que la défaite du Parti populaire, donné largement vainqueur jusque-là, lors des élections législatives du 14 mars.

« …et si il m’arrive de paraitre prétentieux dans mes écrits… »

Je n’ai pas eu cette impression, je faisais allustion cette attitude générale, ethnocentrique, qui revient à reprocher, implicitement, à d’autres de ne pas être comme nous. Or, ni plus ni moins que nous, ils sont le produit de leur histoire propre.

« … je crois à la communauté et au vivre ensemble en paix pas par bonté ou charité, mais par pur égoïsme afin d’avoir la tranquillité de l’esprit… »

Tant que l’ensemble de vos contemporains ne partagera pas cette aspiration, elle demeurera vaine, et jamais l’ensemble des humains ne partagera cette aspiration. D’autant moins que, comme l’esprit civilisé, elle ne serait pas héréditaire. Tout serait toujours è reprendre de zéro avec chaque nouvel être humain.