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Commentaire de Mmarvinbear

sur La tragédie et l'impasse historique de Vladimir Poutine


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Mmarvinbear Mmarvinbear 4 octobre 2015 14:18

S’il y a bien un pays qui est dans une impasse économique et politique, c’est bien la Russie.


Bien entendu, l’effondrement de l’ URSS nécessitait un pouvoir fort pour éviter un délitement complet du pays et son partage en dizaines de républiques supplémentaires. Poutine a su éviter cela après le mandat catastrophique de Eltsine qui passait plus de temps à tester les vodkas locales qu’à travailler à la réforme et la réorganisation du pays.

Poutine a commis deux erreurs majeures : au terme de ses mandats autorisés par la loi russe, il aurait dû se retirer. il faut dire que la législation russe est écrite de telle sorte qu’elle peut s’interpréter de deux façons : un président russe ne peut pas effectuer plus de deux mandats consécutifs. Mais rien n’indique s’il a le droit ou pas de se représenter après une mandature de rupture ! 

Revenir au pouvoir a été sa première erreur : elle l’a fait passer de dirigeant désintéressé à un affamé de pouvoir.

Sa seconde erreur est d’avoir confié de larges pans de l’économie du pays à ses séides. Cela a renforcé dans un premier temps son emprise sur l’économie et assuré la stabilité de son pouvoir, mais il est désormais enfermé par ses propres amis. 

Ces derniers ont transformé l’économie en machines à cash qui tombe dans leurs poches, sans penser à réformer et moderniser leurs secteurs respectifs. Malgré son pouvoir, Poutine est tel Louis XIV : tout puissant, mais prisonnier de sa cour, sans réformes ni réorganisation possibles.


La Russie a un besoin urgent de réformes impossibles à mener. Le pouvoir russe est aux mains d’un clan qui ne se renouvelle pas et qui, tel que feu le PCUS, sera bientôt tenu par des vieillards dépassés par un monde qui aura avancé sans eux.

Malgré ses grands coups d’éclat, le politique russe vit ses dernières années.

Le soutien logistique et humain aux « rebelles » du Dombass montre que Poutine n’a pas de leçon à donner en matière de démocratie. Nul ou presque n’a tenu compte du « référendum » tenu en Crimée car nulle opposition n’a pu s’exprimer librement. Poutine voulait redorer le blason russe mais il n’a montré que son immobilisme et, par les assassinats multiples de journalistes et d’opposants, montré qu’ il avait peur. Les russes se fichent de pouvoir s’exprimer librement mais ils exigent en retour une protection et une aisance sociale.

C’est là le noeud du problème : les sanctions internationales accélèrent le délitement de l’économie russe déjà plombée par la chute des prix des matières premières, induite par la chute de la croissance mondiale et de la Chine. Le budget prévisionnel russe était établi sur des prix qui se sont en réalité effondrés et les banques russes ne peuvent plus suivre le mouvement : son refus de soutenir Tsipras avec le plan de retour à une Drachme adossée au Rouble en est la preuve : Poutine n’a plus les moyens financiers d’un tel plan.

L’économie russe est restée trop dépendant des ressources naturelles. Poutine a négligé le développement de l’industrie et des services, moteurs de la croissance moderne. Déjà, pratiquement tous les oblasts russes sont en situation de cessation de paiement auprès du FMI. Et la banque centrale russe n’a plus les moyens de compenser le déficit plombé par les travaux dispendieux des Jeux de Sotchi qui ont vidé les caisses.

Une situation aggravée par le soutien russe à la Syrie, un de ses derniers vestiges coloniaux hérités de l’ URSS. Bachar est détesté de tous mais il est la dernière carte dans son jeu. Les bombardements rapides sont symptomatiques : Poutine sait que dans quelques mois, il n’aura plus les moyens financiers de frapper. il peut encore gagner mais tels que les japonais en 1941, il n’a que quelques mois pour le faire. Passé ce délai, il aura tout perdu.


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