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Commentaire de Kaudhi

sur L'autre avenir des surdoués


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Kaudhi 7 octobre 2015 11:50

@Agafia
Il y a beaucoup de point que vous soulevez qui prouve que le « surdouement » est quelques chose de très mal compris. Il ne s’agit absolument pas de diplôme, il ne s’agit pas de compétences, il ne s’agit pas d’aptitude ni d’attitude et encore moins de connaissance. Quant au QI ce n’est pas une note qui détecte une manière de penser différente. Le niveau d’éducation, l’origine social et l’état de fatigue influence aussi le résultat. 

Un grand physicien, un excellent PDG, ou un philosophe ne sont pas forcément des personnes à haut potentiel. De même que l’employé de la boulangerie du coin de votre rue qui n’a « qu’un » CAP obtenu de justesse est peut être un « surdoué ». Mais son histoire a fait qu’il n’a jamais été mis en confiance dans ses capacités intellectuelles.


Quant à votre comparaison avec la femme qui trouverait dur d’être belle, d’une je la trouve légitime, de deux je pense que la comparaison n’est pas la plus appropriée. Je comparerai plutôt notre « don » à une différence ethnique (je ne parle pas de racisme). Je comparerai ça à un homme noir vivant au sein d’une population blanche. Ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il courra plus vite, ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il dansera mieux, ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il aime forcément le blues ou le jazz et ce n’est pas parce qu’il est noir qu’il sera moins éduqué. 

Se qui est compliqué n’est pas d’être plus « intelligent », se qui est compliqué c’est de ne pas penser comme tout le monde. 

Une personne « normal » va avoir une pensée linéaire : c’est à dire qu’elle va devoir passer par chaque étape de réflexion avant d’arriver à la solution souhaitable. Dans sa réflexion ce cheminement est indispensable pour aboutir.
Une personne dite « surdoué » aura une pensée dite par arborescence : c’est à dire de pouvoir réfléchir en même temps sur plusieurs contraintes/idées sans passer par toute les étapes nécessaire. Et pouvoir plus vite trouver une solution à une problématique. Les étapes nécessaires d’une réflexion « normale » deviennent donc inutile. 

Sur le papier c’est magique, et soyons honnête c’est bien pratique quand cela ne concerne que nous-même. Le problème provient du déphasage avec les autres. Dans une société qui ne serai remplit que de personne ayant notre mode de pensées nous n’aurions pas ce mal être (mal être qui n’est pas valable pour tous).
Mais lorsque vous êtes en réflexion collective et que vous voyez les choses avant les autres parce que leur réflexion n’a pas encore été jusqu’au bout (sans compter que certain ne vont même pas au bout) c’est là que le mal être apparaît. 
Quand on sait que l’on n’est pas structuré de la même manière on comprend d’où vient le problème et on laisse faire les choses. Malheureusement quand on ne sait pas que l’on est différent cela peut poser des problème d’estime de soit. 

Le meilleur exemple reste encore l’école puisque tout part de là. Imaginez un exercice qui demande une suite de réflexion. Le surdoué ne va pas suivre le raisonnement attendu par l’enseignant et va trouver la solution bien avant les autres. 
Il y a généralement plusieurs réaction : 

 - L’élève qui aura fini et va s’ennuyer en attendant les autres. Celui là aura généralement tendance à se distraire et à distraire les autres. Il sera catalogué dans les élèves perturbateurs.

 - L’élève qui aura fini et va donner la bonne réponse à l’enseignant. L’enseignant n’aura pas compris comment il y est arrivé aussi vite et va lui demander son raisonnement. Cependant vu qu’il n’a pas pris le même chemin que les autres, y compris celui de l’enseignant, il sera incapable de le dire. Bien souvent celui là se trouvera bête quand les autres donneront le bon cheminement alors que lui ne l’a pas trouvé malgré une bonne réponse.

 - L’élève qui dans la même situation sera accusé à tord de triche risque de se refermer sur lui même parce qu’incompris. 

 - L’élève déjà catalogué comme bon élève sera quand à lui mis de coté par l’enseignant en pensant que quoi qu’il arrive il sera toujours capable de suivre. Seulement un jour il sera conforté à une incompréhension et personne ne se sera occupé de ses interrogations en pensant qu’il finira pas comprendre. Sauf que ça ne marche pas toujours comme ça. Et il aura une perte de confiance. 

Encore une fois se qui est difficile ce n’est pas d’être comme on est, Ce qui est difficile pour nous c’est que les autres ne le sont pas. 

Pour se qui est de la conscience, permettez moi de ne pas réagir, il s’agit d’un tout autre sujet.


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