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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur La conspiration du Nouvel Age


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 15:39

@Jean Keim
 

« il ne peut y avoir de continuum dans ces états d’être, nous sommes libres, ou dans le bien ou humain ou sains d’esprit ou nous ne le sommes pas. »
 
Si vous écrivez cela, c’est que vous croyez que la liberté, le bien, le caractère humain ou sain n’existent que sur un mode binaire. Or cela me paraît douteux. On parle par exemple de degrés de liberté. Sain ou pas sain ? Ne voyez-vous pas que la plupart d’entre-nous se situe dans un entre-deux ? Idem pour la liberté ! Qui peut se prétendre libre si cela veut dire qu’il l’est totalement, sans l’ombre d’une entrave ou d’une contraitne non désirée ? A l’inverse qui peut se penser dénué radicalement de la moindre liberté quand nous choisissons nos vies à tout instant ? Pour ma part, je suis porté à penser qu’il n’y a que des continuum et que les oppositions radicales en mode binaire sont des héritages de la tradition philosophique qu’il serait pertinent de tenter de dépasser partout où c’est possible.
 
Il me souvient que Krishnamurti argumentait contre l’idée de gradualité dans la libération. Ce en quoi je n’ai aucune difficulté à le suivre parce que l’argument est rhétorique. Il est fait pour donner à entendre qu’il faut faire craquer la logique de l’égo basée sur la peur. Et il est vrai que quand quelque chose physique est brisé, il est brisé, et il y a là quelque chose d’irréversible sans intervention réparatrice. Le problème de la psyché humaine, c’est la force de l’habitude qui fait que vous pouvez parfaitement connaître à un moment donné un état de grâce qui vous libère de votre peur de la mort, mais une heure, un jour ou une semaine plus tard, vous serez revenu dans le circuit de vos pensées sans vous en rendre compte et tout sera à remettre sur le métier jusqu’à ce que vous voyez clairement comment volontairement (sic) prendre les décisions qui feront péter les cadres, un peu comme Napoléon avait pris la décision (malheureuse) de détruire les ponts pour barrer toute retraite lors de la conquête de Russie.
 
Mais voyez, même dans ce cas, la nécessité de la situation a fait que les ponts ont été reconstruits. smiley
 
Bref, le graduel est partout parce que nous sommes infiniment complexes et que nos caractéristiques émergent d’une multitude de choses en nous qui en nous s’affirment ou s’évanouissent, nous énergétisent, nous canalisent ou nous font obstacle, etc. de sorte que nous sommes toujours dans une sorte de plus ou moins ceci, plus ou moins cela, mais rarement pur.
 
Par exemple, combien peuvent se dire complètement dénué de toute trace de peur de la mort ?
Seuls cela sont libres du point de vue de Krishnamurti.
Très bien. Mais si les autres ne sont pas libres, comme c’est à peu près tout le monde, cela vaut-il encore la peine de parler de liberté ?
Parlons de ce qui est : la peur !
Si c’est bien au réel, à ce qui est qu’il faut faire attention, alors c’est la peur qu’il faut... réfléchir ou peut-être seulement observer smiley
 
Quant au soi (penseur, émotif, volontaire), il existe tant que nous y croyons et que nous en avons le souci. Mais qui est prêt à y renoncer ? Qui veut vraiment cesser de s’en inquiéter quand toute la société ne nous porte qu’à ça ?


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