Nous vivons la fin d’un monde, un système est ébranlé par
ses propres contradictions : la
recherche du profit maximal s’harmonise parfaitement avec la déflation
salariale qui, pour sa part, ne se marie
pas du tout avec les possibilités de satisfaction de l’appétit consumériste, moteur du profit : le serpent se bouffe
la queue.
Les puissants états d’hier cèdent la place ou la partagent
avec d’autres émergences, la France n’en finissant pas de reculer dans le
concert des nations.
On conçoit que cette situation en énerve d’aucuns qui en
rendent responsables des lampistes.
A la France juive de Drumont, accusée de
soumettre l’état à ses intérêts financiers, a succédé la France musulmane avec
un déplacement des stigmatisations sur le plan religieux : il est vrai qu’il
est assez compliqué d’accuser des pouilleux de détenir les capitaux et d’en faire
mésusage.
Les périodes de mutation sont propices à l’émergence de
prêcheurs d’apocalypse ; à l’aube de la Renaissance, Jeanne d’Arc fut une
prophétesse parmi tant d’autres, elle seule est passée à la postérité grâce surtout
à la IIIe république qui en a fait une icone nationale, ce que la monarchie
héréditaire ne se soucia jamais de faire.
Finkielkraut et Onfray sont les hérauts de la décadence,
leur impuissance leur tient lieu de viatique et ils arrangent le principe de
réalité à leur convenance, ils s’adressent de préférence à ceux qui regardent
vers le passé plutôt qu’à ceux qui se projetteraient dans l’avenir et essaieraient
d’en façonner les contours.