En fait, cette bataille est très simple à comprendre. L’intention de Labienus était de s’emparer de la ville (et pas forcément de l’île de la cité/oppidum refuge) et c’est d’ailleurs ce qu’il a finalement fait en s’emparant de la montagne Sainte Geneviève/mont Lucetitius. Par défaut de renseignements sur le terrain, il s’est trouvé pris comme dans une nasse dans les marais de la Bièvre, véritable obstacle qu’il n’avait pas prévu. La solution, certes étonnante, et pourtant qu’il a réussie, a été de contourner cet obstacle par le fleuve, en transportant par bateaux, l’effectif de trois légions plus la cavalerie. Ce qu’il serait intéressant d’étudier, c’est comment 40 bateaux de l’époque ont été capables de transporter dans un temps raisonnable l’effectif de trois légions et demi plus une cavalerie. Quant au camp d’une légion que Labienus a installée sur la rive droite, le simple bon sens tactique nous conduit à le mettre à l’opposé du dispositif pour y attirer Camulogène et permettre la manoeuvre d’intoxication. Camulogène pouvait très bien penser que c’est toute l’armée romaine qui était venue jusque-là pour attaquer de ce côté.
Il n’y a donc pas et plus de mystère. Il faut que les archéologues comprennent que l’oppidum de Lutèce est ni plus ni moins que l’île de la cité et que la ville gauloise d’alors était déjà la ville dite gallo-romaine, évidemment pas aussi somptueuse qu’elle est devenue avec l’empereur Julien et la protection éduenne.