@ Fanny
Il m’est difficile de te répondre parce que, d’une part je pense que la situation actuelle relève de l’épiphénomène, des péripéties (j’interviens peu sur Poutine, Obama, etc), et d’autre part j’ai peu d’estime pour Custine [pour des raisons particulières].
A partir du moment où il y a un Etat, il y a propagande, la Russie ne fait pas exception. Elle a des organes de pseudo information à destination de l’interne, d’autres à destination de l’externe (genre sputnik, etc). L’Etat garde toujours la main sur l’information et sa diffusion.
Il n’y a nulle différence entre Poutine et les usa, c’est la même forme, l’Etat (au sens moderne), une forme de société tardive et néfaste dont le ressort comme le but sont l’effacement de toute individualité. Qu’à titre personnel je rejette absolument et dont je n’attends rien de bon. S’ils pouvaient s’exterminer l’un l’autre, ce serait l’idéal ; mais les peuples, qui pour leur grande composante n’en n’ont rien à battre de tout cela, sont préoccupés par des choses bien plus immédiates que des visions de mondes unipolaire ou multipolaire, sont pris en otage. Ils sont la fin, l’instrument et le moyen.
Je fréquente des individus russes lambda sans avoir particulièrement des discussions d’ordre politique. Ce que je remarque, c’est une sorte de nihilisme international, de mêmes valeurs mortifères à l’oeuvre : règne de la médiocrité, absence de personnalité pour une sorte d’identité fantômatique qui n’est rien d’autre que ’le groupe’ (j’appelle ça la zombification), déculturation (Dostoïevski, que je connais bien, m’est plus familier qu’à eux), idolâtrie de la pseudoscience réduite à la technologie et au gadget, formatage des goûts de toute sorte (nourriture, culture, etc), des comportements (sexualité), idolâtrie de la matière, servilité et corruptibilité. Etc, etc. Et c’est pour ce genre de raison que je n’accorde qu’un interêt très relatif à la course apparente du monde et aux apparentes oppositions : il me semble qu’il y a en jeu quelque chose de bien plus ample.