@Pierre....
Des millions de victimes non reconnues
Le nom de Staline reste associé à la modernisation
de l’industrie, surtout l’industrie militaire, à partir de la fin des
années 1920 et du début des années 1930. Mais elle s’est faite au
détriment des agriculteurs et grâce à l’exportation du blé. La création
forcée des kolkhozes, les prix d’achat du blé dérisoires et les normes
de productions démesurées sont à l’origine d’une famine qui a provoqué la mort d’environ 7 millions de personnes.
Concernant les victimes de la Seconde Guerre mondiale, elles ne sont
bien évidemment pas toutes le fait de Staline. Cependant, une décision
précise aurait pu diminuer drastiquement leur nombre. Il s’agit de la
Convention sur les prisonniers de guerre que Staline a refusé de
reconnaître, ce qui a été un prétexte officiel pour les Allemands qui ne
l’ont pas respecté avec leurs prisonniers russes.
L’URSS a alors perdu entre 4,5 et 5,3 millions de personnes. Sans
parler de l’élimination méthodique des officiers de l’Armée rouge
quelques années avant.
Entre l’industrialisation et la Seconde Guerre mondiale, il faut aussi évoquer les « Grandes Purges » à
la fin des années 1930. Visant à l’origine la vieille garde
révolutionnaire, elles se sont étendues ensuite à toute la société.
Environ 720.000 personnes ont été fusillées, près de 1,8 millions
envoyées dans les camps.
Et la reconnaissance juridique et politique de ces événements n’a
jamais eu lieu. Les chiffres exacts, sans parler de la liste des noms
des victimes, restent encore inconnus.
La plupart des terrains où ont eu lieu les assassinats restent pour
beaucoup classés « secret-défense ». Les archives des services secrets ne
sont pas accessibles pour les chercheurs, et la question de la
commémoration des victimes des répressions ne se pose même pas.