@Aristide
Vous relevez enfin le problème fondamental qui, soit, est le mien, et j’y trouve enfin aussi un apaisement : l’ironie dont vous vous prévalez me blesse profondément, comme je l’ai en effet déjà écrit, telle est ma fragilité (milieu, âge, parcours de vie). J’apprécie la manière dont vous reformulez votre attitude, et je signale, dans son prolongement, qu’à mon sens une discussion n’a pas à se borner autoritairement au point de vue ou à la forme que lui donne son initiateur, dans un forum par exemple. Dans une conférence, un enseignement, pourquoi pas. Je pense que lorsqu’une manière d’être dans une discussion brutalise un vis-à-vis, qui s’exprime sur ce point ou parle sur un autre plan, il est opportun de s’interroger sur le moyen de trouver un terrain de discussion plus neutre, convivial pourquoi pas, constructif. Vous appréciez la joute et n’en souffrez pas si la troisième mi-temps permet de se retrouver en camarades ; cette culture sociale ne s’applique évidemment pas partout, ou n’est pas possible à tous de manière aussi naturelle.
C’est un forum, certes... Dans le « village mondialisé », le but n’est certainement pas d’amener tout le monde à une expression unique, à une culture (!) internationale qui dénigrerait les sensibilités, les valeurs, les individualités précieuses de chacun, nous sommes très probablement d’accord. C’est aussi un des aspects de ce fameux progrès que de permettre la rencontre de gens de tous horizons, qui bien évidemment ne partagent pas strictement les mêmes approches de la vie, des nécessités premières, de la fragilité de notre condition, de la spiritualité, des rapports humains. Les forums d’internet sont des lieux de partage sans frontières, de rencontre donc de sensibilités et d’origines extraordinairement variées.
A plus forte raison que jamais donc, ce progrès implique écoute et respect (je n’entends pas par là me poser en exemple de cette bonne pratique) dans les échanges qui se pratiquent dans les forums et réseaux, d’autant que nous devrions savoir à quel point l’écrit permet plutôt mal de se comprendre. C’est ce que nombre de gens ne veulent ni ne semblent capables de comprendre, d’où l’apparition devenue si banale du mot « haine », excès que l’on ne se permettrait pas si facilement en face à face (quoique, les faits divers sont remplis d’agressions de tout genre, on dirait un retour à la barbarie, si l’on prend la violence dont témoigne la toile à la lettre). Vous me parlez du Sud-Ouest, j’entends bien, et je sais, pour avoir rencontré pas mal de Français d’un bout à l’autre du pays, quels ajustements sont nécessaires parfois entre eux et moi pour que nous nous comprenions et étalions nos différences culturelles et personnelles. Sans cet effort de reconnaissance mutuelle somme toute plus que normal, bien des rencontres auraient tourné court.