@L’auteur
La problématique posée est loin d’être d’une aussi grande simplicité car le domaine industriel de l’aéronautique pose le problème de l’investissement à long terme.
Lagardère a déjà montré les limites de l’investissement privé dans ce type d’activité ; il est pour une grande part responsable des problèmes d’EADS qui ont générés des problèmes, cinq ans après, chez Airbus Industrie ; heureusement que Eurocopter, filiale du Groupe se porte très bien.
Il y a d’autres possibilités que l’investissement public. Si je ne m’abuse, l’un des plus gros sous-traitant d’Airbus souhaiterait entrer dans le capital de son client pour maintenir les deux sites qui devraient fermer. Seul problème pour nos politiques, cet investisseur particulier est une entreprise détenu à 100% par ses propres salariés. Il faut savoir que pour les sous-traitants, puisque l’activité d’Airbus et d’EADS est largement externalisée, les 1100 suppressions de poste en interne donne une estimation d’environ 3500 suppressions de poste en englobant les extérieurs (soit 2400 pour les PME et TPE).
Pour l’investissement régional de type landers, il ne suffit pas de financer les petites structures sans avoir de possibles interventions auprès des gros donneurs d’ordres (exemple de l’automobile en Allemagne). On ne peut soutenir sous perfusion des PME pour le grand bénéfice des grosses entreprises. Les PME qui se créent autour de grands pôles industriels ne peuvent être aidées par les régions que dans le cas où les régions possèdent une participation au capital suffisant pour faire infléchir certaines décisions de leurs donneurs d’ordres. A une époque où l’on parle de décentralisation, ou plutôt de régionalisation dans le but de décentraliser, n’est-ce pas, un tant soit peu, cohérent ?
Le problème n’est pas uniquement de l’ordre qui nous est proposé. La politique politicienne fait des ravages, une fois de plus. Sarkosy a même annoncé qu’il n’y aurait pas, dans le cas du plan présenté, de licenciement sec ; autant dire, à mots couverts, que ce seront des cessations progressives d’activité (retraites progressives & pré-retraites) qui seront tout autant au frais du contribuable ; mais tous les politiques sont à mettre dans le même sac sur ce point, rejeter le principe de départ anticipé en retraite, mais l’utilisation masquée pour des besoins électoralistes.