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Commentaire de Mathieu2

sur Comprendre le vote du 29 mai 2005


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Mathieu2 Mathieu2 12 avril 2006 13:57

La sociologie du vote révèle surtout à mon sens que ce vote a été guidé par la peur de l’avenir. Les politiciens français jouent constamment sur les peurs pour gouverner. C’est donc en toute logique que les catégories les plus modestes aient voté massivement non, au corps défendant des politiciens eux-mêmes.

« A trop avoir refusé de traiter le problème social de notre pays depuis plus de vingt ans la réponse est celle que nous connaissons aujourd’hui : un rejet massif et franc du libéralisme économique. »

Le rejet jusqu’à l’absurde du libéralisme par les Français a des causes bien plus profondes que cela. Cela remonte à la création même de la France, c’est-à-dire à l’apparition et à l’expansion d’un état. Les Français ne voient point de salut en-dehors de leur état, ils sont formatés comme ça, c’est pourquoi les plus craintifs et les plus conservateurs voient en l’Union Européenne une menace capitaliste et/ou cosmopolite. Ces tendances sont beaucoup moins présentes dans les autres pays. D’ailleurs, tous pes partis de gauche européens ont accepté l’économie demarché, le PSF en est encore à imposer les 35h à tout le monde. Je rappelle pour que mon propos soit parfaitement clair que le libéralisme et l’étatisme son deux notions politiques exactement inverses.

Enfin, je voudrais préciser que si en France le non l’a emporté avec plus de 55% des voix, en Bretagne le oui l’a emporté, certes moins que pour le Traité de Maastricht (dont déjà à l’époque le oui avait été sauvé par la Bretagne et l’Alsace, d’où les commentaires peu amènes de Pasqua sur les Bretons), mais quand même avec plus de 51% des voix. Sachant l’influence médiatique (et autre) française massive en Bretagne, on peut raisonnablement penser que si la Bretagne avait voté toute seule, la victoire du oui aurait été plus importante.

Suite au non français, l’image de la France en Europe s’est beaucoup dégradée, car ce traité avait justement été concocté en grande partie pour qu’il soit accepté par la France qui avait fait beaucoup de lobbying à Bruxelles et ailleurs pour influer sur l’évolution des institutions. Le non néerlandais a lui en revanche été mieux compris, les Néerlandais étant les premiers contributeurs au budget européen par habitant (les Français parmi les derniers, ce qui ne les empêchent pas de récolter de grasses subventions de la PAC pour ses agriculteurs de la Beauce entre autre). Non décidément, entre l’Europe et la France, le fossé semble de plus en plus grand.


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