Au cours des 280 premières années de l’histoire chrétienne, le christianisme était interdit par l’empire romain, et les chrétiens étaient terriblement persécutés. Cette situation a changé après la “conversion” de l’Empereur romain Constantin. Celui-ci a “légalisé” le christianisme à l’Edit de Milan en 313 de notre ère. Plus tard, en 325, Constantin a convoqué le Concile de Nicée, dans une tentative d’unification du christianisme. Constantin percevait le christianisme comme une religion capable d’unir l’Empire romain qui commençait, à cette période, à se fragmenter et à se diviser. Bien que cela aurait semblé être une situation favorable pour l’église chrétienne, les résultats ont été tout sauf positifs. Tout comme Constantin a refusé d’embrasser totalement la foi chrétienne, mais a conservé plusieurs de ses croyances et pratiques païennes, de même l’église qu’il a promue était un mélange de la vraie chrétienté et du paganisme romain.
Constantin a jugé que l’Empire romain étant si vaste, expansif et divers que personne n’accepterait d’abandonner ses croyances religieuses pour embrasser le christianisme. Il a donc autorisé et même encouragé la “Christianisation” des croyances païennes. Des croyances complètement païennes et non bibliques se sont vues attribuer de nouvelles identités “chrétiennes”. En voici quelques exemples clairs :
(1) Le culte d’Isis, une déesse mère égyptienne, a été absorbé dans le christianisme en remplaçant Isis par Marie. Plusieurs des titres utilisés pour Isis, tels que “la Reine du Ciel,” “la Mère de Dieu” et “theotokos” (celle qui a enfanté Dieu) ont été attribués à Marie. Celle-ci a reçu un rôle exalté dans la foi chrétienne, largement au-delà de celui que la Bible lui attribue, afin d’attirer les adorateurs d’Isis vers une religion qu’ils n’auraient autrement pas embrassée. Plusieurs temples d’Isis ont été, en effet, convertis en temples dédiés à Marie. Les premiers indices clairs de la Mariologie catholique figurent dans les écrits d’Origène, qui vécut à Alexandrie en Egypte, ville qui était le point focal de l’adoration d’Isis.