@Hervé Hum
Veuillez m’excuser de ne pas être plus réactif. Mais je prends le sujet au sérieux et ne veux pas me disperser dans le simple bavardage.
Je voudrais d’ailleurs mieux cerné ce qui nous occupe, à savoir la question de la souveraineté et du « peuple humain ». Il y a dans ce que vous dites des choses qui mériteraient d’être plus fouillées, mais je vais les laisser de côté pour le moment.
J’ai parlé de la relation seul à seul avec Dieu, parce que pour moi, c’est dans cette relation que s’origine l’être humain. Vous dites que la plupart des êtres humains ne connaissent pas cette relation : je crois au contraire que nous la connaissons tous, même si nous ne la reconnaissons, et que cette relation s’appelle la conscience. Seulement nous pouvons la travailler, la cultiver, ou la laisser en jachère.
J’ai parlé du paysan qui rendait la justice et du statut de dhimmi parce que, à mon sens, la souveraineté passe par là, par la capacité à rendre la justice, comme l’autorité passe par la possibilité à appliquer des châtiments. Vous avez parlé à plusieurs reprise de la notion de responsabilité. Je pense que nous serons assez d’accord qu’il n’y a pas de responsabilité sans liberté et que la liberté implique la possibilité de commettre des erreurs.
De ceci je tire que le paysan qui rend la justice, ou le peuple dhimmi à une part de souveraineté faite à la fois de liberté et de responsabilité.
J’ai résumé ici mon premier point. Le deuxième point que je voudrais aborder est celui de l’instinct grégaire.
Qu’est-ce que l’attachement ? l’attachement est l’attachement à la Mère, mère qui se manifeste sous la forme du « nous », la communauté, la meute. Le propre de l’être humain est la vie en communauté, en meute.
Gardons pour le moment le terme de meute. la meute avec le chef de meute. Ce système d’organisation est celui qui donne le système féodal, le clan, la mafia. Toute forme d’organisation que vous fustigez comme étant source de violence : le principe de la meute est l’exclusion d’une part et la pensée de meute. L’individu n’est pas dans la meute en ce sens que c’est la meute qui pense pour lui, voir le chef qui par son emprise pense pour tous.
Nous avons amélioré le système avec l’idée de citoyenneté. En France, il n’y a plus d’auvergnats, de bretons ou de corses, il y a des citoyens français, réputés libre et indépendant. Et d’après ce que je comprends, votre idée de peuple humain repose sur l’idée d’une humanité de citoyens libres et indépendants.
En prenant le problème de la sorte la question de la grégarité, de l’esprit de meute, semble solutionné. Il suffit de ne pas en tenir compte et de faire comme-ci elle n’existait pas. On ne prend en compte que les individus libres et l’affaire est faite.
Or en réalité, en faisant de la sorte, on ne solutionne pas le problème, on le déplace, on l’agrandit.
J’en veux pour preuve deux choses : la création de la France citoyenne construite sur l’idée de nation - nation qui n’est en réalité qu’une nouvelle forme de meute - et organisé autour de la haine du boche avec le résultat que l’on sait en 14-18. Mais également l’état raciste nazi, nationaliste lui aussi, qui se définit par l’esprit de meute et l’exclusion de l’autre différent. Pour assurer la cohésion de la nation, on crée l’état totalitaire qui repose sur l’idéologie (par l’éducation nationale par exemple) et sur l’exclusion de l’autre différent (le boche, le juif, l’islamiste). Il est d’ailleurs frappant de voir comment la violence a été utilisé par le régime nazi pour souder la meute allemande et l’on comprend que la violence est en réalité le moyen par lequel la meute devenue masse est maintenu en cohésion.
(...)
je poursuivrais demain.