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Commentaire de Analis

sur « Je croyais que mes enfants vivraient dans un pays en paix »


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Analis 11 novembre 2015 14:21

@Pomme de Reinette

Beaucoup d’erreurs dans votre nouvelle tartine !

Et moi je relève un peu toujours les mêmes erreurs...

Pour le mot Palestine, déjà, vous semblez confondre « usage du nom » et « appellation officielle de la province ». Bien avant qu’Hadrien ne l’impose, il était déjà utilisé par les romains, qui eux-mêmes le tiraient des grecs, qui l’employaient déjà courrament à l’époque hellénistique.

Voir entre autres :

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2000/arc_001027 _p1.htm

La forme actuelle du nom résulte de transformations, à travers les siècles, du mot hébreu Pelishtîm, que nous transcrivons Philistins. C’est ainsi que les Israélites nommaient une bande de guerriers que les Égyptiens appelaient Pereset, et les Assyriens, Palastu. L’ancien historien grec, Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), nous parle de Palaistinè (Palestine), contrée située entre la Phénicie (Liban) et l’Égypte. L’empereur Hadrien, au début du IIe siècle ap. J.-C., à la suite de sa conquête du Proche-Orient, crée en cette région la Provincia Palestina, désignée du seul nom de Palestina à partir du IVe siècle de notre ère jusqu’à nos jours. Nul ne peut douter de l’origine exacte de ce nom : il fait directement référence aux Philistins, mais sous la forme assyrienne répandue par les Grecs.

Au début, la seule région visée par ce vocable, soit le « Pays des Philistins », ne dépassait guère la bande de terre très fertile qui s’étend de la région de Gaza jusqu’à la hauteur de Yafo (Tel Aviv) ; cinq villes figurent comme des centres de grande importance politique : Gaza, Ascalon, Ashdod, Gath et Eqrôn, aussi connues comme la « Pentapole (cinq villes) philistine ». À compter de l’époque grecque, c’est toute la région comprise entre la mer Méditerranée (Grande Mer), à l’ouest, et le Jourdain, à l’est, puis le Liban, au nord, et l’Égypte, au sud, qu’on désigne sous le nom de Palestine.

Sinon, Judée est le nom ancien de la province de Jérusalem, ayant cours avant les déportations assyriennes et mésopotamiennes. Quant à la dynastie de Hérode, elle ne peut pas être considérée comme ayant régné sur un « État national juif ».

Canaan est connu aussi d’après les chroniques égyptiennes, plus anciennes que la Bible.

Quant aux « stèles égyptiennes très anciennes, de l’âge du bronze », dont vous parlez, je suppose qu’il s’agit de la fameuse stèle de Merneptah (ou Merenptah), qui date en fait de la toute fin de l’âge du bronze, caractérisée dans la région par la crise des peuples de la mer, dont les Philistins faisaient partie (on sait qu’ils se sont installés sur la côté levantine après avoir échoué à envahir l’Égypte). Elle est le seul document d’époque à établir l’existence à l’époque d’une entité ethnique ou étatique dont le nom semble basée sur la racine d’Israël, mais ne permet pas de nous dire quand elle est apparue (en revanche, il est sûr que son existence alors contredit la chronologie biblique). Dans les siècles suivants, le nom d’Israël désignait un royaume au nord de l’actuel Palestine, pas toute celle-ci. Le seul royaume juif à avoir régné sur cette région, avant la dynastie d’Hérode, est celui des Hasmonéens, et ce n’est qu’à l’époque hellénistique qu’il s’est formé (déjà pour la simple raison qu’il n’y avait pas de juifs avant).

Sinon, les juifs (et non les hébreux qui n’existaient plus) continuaient à parler d’Eretz Israêl, mais cela n’engageait qu’eux.

Pour le reste, vous tournez en rond. Si je vous parais obtus (et non obtuse), c’est parce que je ne peux pas accepter une conception purement élitiste qui définirait un peuple par la langue que parlent ses prêtres ou ses élites. Les fidèles juifs qui lisaient et interprétaient la Torah la comprenaient en hébreu, mais ça n’en faisait pas des hébreux – de même, pour revenir à cette comparaison pertinente, que le fait que des fidèles chrétiens lisaient et interprétaient la Bible en latin n’en faisait pas des latins, et pas davantage des romains antiques. Les juifs n’étaient donc ni des hébreux ni des sémites.Sinon, dire que des savants ont participé au renouveau hébraïque ne suffit pas à ne pas en faire des illuminés, plein de savants ont des lubies !

Mais à la fin, comme vous dites, c’est fait : l’hébreu est de nouveau une langue bien vivante ! Il ne l’était donc plus...


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