L’histoire de notre bon Victor de derrière les fagots, ressemble un peu à celles de l’oncle Paul, qu’on trouvait jadis dans le journal Tintin, ou spirou, je ne sais plus....Ah le temps qui déforme qui enjolive tout !..D’abord sur le fond il reprend toute la base de clichés un peu datés qu’on entendait déjà à l’époque et qui était déjà datés. Car il est vrai que le service a fait office de régulateur de la mixité sociale, et offrait aux jeunes une possibilité de s’ouvrir au monde. Mais à partir des années 70, cette légende est finit. "Times are a-changin...La guerre d’algérie est passée par là. L’armée n’a plus la côte, et les événements du Vietnam, du chili et d’argentine raisonnent fâcheusement. Et puis beaucoup trop de réformés, d’exemptés : Souvent les bourgeois, ceux qui ont du piston. Les fils à papa sont aussi très nombreux à faire de la coopération, profs deux ans au bout du monde, payés comme des nababs, alors que les prolos balayent la cour de la caserne à trois heures du matin, sous les ordres d’un adjudant pervers...Je le sais, je l’ai fait........Tout cela ne pouvait plus tenir très longtemps....J’en entend maintenant prendre des accents guerriers alors qu’ils ont tout fait pour se faire réformer... De penser à toutes les vexations, les brimades que j’ai reçues me laissent songeur sur cette époque, sur le divorce avec celle actuelle, s’auréolant de pleins de cellules de soutien psychologique, mais contenant une violence bien plus sourde et désespérante, et clivante. Je ne regrette pourtant pas cette expérience, dans le sens où j’ai tout de même appris sur moi, sur les autres, le commandement, la soumission, le conditionnement, la facilité que certains ont de se perdre dans l’alcool, la recherche de la vanité d’un grade, d’une possibilité de diriger les autres. Je n’ai pas fait de quille, je ne regrette rien, comme disait Piaf, j’essaye de faire fruit de tout. Après, je suis parti un an en stop, Afghanistan, indes Népal. Le djihad à fleurs de ces années là. Pas le même genre. Pas la même tenue. beaucoup de souvenirs aussi ! Mais j’ai pas fait de quille là non plus.