Amour, je ne me plains de l’orgueil endurci,
Ni de la cruauté de ma jeune Lucrèce,
Ni comme, sans recours, languir elle me laisse :
Je me plains de sa main et de son godmicy.
C’est un gros instrument par le bout étréci,
Dont chaste elle corrompt toute nuit sa jeunesse :
Voilà contre l’Amour sa prudente finesse,
Voilà comme elle trompe un amoureux souci.
Aussi, pour récompense, une haleine puante,
Une glaire épaissie entre ses draps gluante,
Un oeil hâve et battu, un teint pâle et défait,
Montrent qu’un faux plaisir toute nuit la possède.
Il vaut mieux être Phryne (1) et Laïs (2) tout à fait,
Que se feindre Portie (3) avec un tel remède.
in Les Amours diverses 1578
(1)
célèbre prostituée grecque, son surnom vient du terme Phryné « Crapaud »
à cause de son teint jaunâtre, elle fut modèle pour des peintres et
sculpteurs
(2) courtisane et célèbre maîtresse d’Alcibiade - dans la mythologie grecque la nymphe Laïs est la proie des désirs de Priape
(3) majordome, domestique chargé de l’accueil aux portes
Remarque : selon H. Longnon (in Les déboires de Ronsard à la Cour, Ed. bibliothèque d’humanisme et Renaissance -1950) ce sonnet se fait l’écho de la perquisition du 2 juin 1574 opérée au Louvre qui permit de découvrir des godemichés appartenant à Hélène de Surgères.
Et ce n’est pas tout !
On doit aussi pouvoir le faire condamner pour homophobie.
Jugez vous-mêmes :
Adieu, Cons rondelets, Corralines Fossettes,
L’Entretien de Nature et de tout l’univers ;
Adieux, antre Velus, pleins de plaisirs divers,
Fontaines de Nectar, Marbrines Motelettes.Ores (1), en votre lieu sont les fesses molettes,
Et les Culs blancs de chair, de tout Poil découverts ;
Les Culs plus que les Cons sont maintenant ouverts :
Les Mignons de la Cour y mettent leurs lancettes.Le Roi ne m’aime point (2), pour être trop barbu ;
Il aime à semencer le champ qui n’est herbu ;
Et comme un vrai Castor, chevaucher le derrière ;Lorsqu’il fout les Culs, qui sont Cons rétrécis
Il tient du naturel de ceux de Medecis, (3)
Et prenant le Devant, il imite son Père !1578
(1) dorénavant
(2) sous Henri III, Ronsard perdit sa position de poète officiel
au profit de Philippe Desportes
(3) à l’époque on attribuait aux Médecis en particulier, et aux
italiens en général, des tendances homosexuelles
Tenez, voilà de la vraie poésie féministe, roborative :
« Les hommes sont des bêtes.. je dirais même plus, des godemichés sur pattes ! »Ainsi s’exprimait Ireen von Wachenfeldt, présidente de ROKS (Riksorganisationen för Kvinnojouren i Sverige), un réseau national regroupant 126 foyers-refuges pour femmes battues, lors d’une émission télévisée sur le thème de la violence domestique.
02/12 19:58 - bartneski
Dieudonné est un comique qui dénonce depuis plus de 25 ans tout ce que l’humain a de plus (...)
01/12 21:24 - Samson
01/12 21:17 - Samson
@legrind « Une peine débile ... » Par défaut ? Au regard des chefs d’inculpation, tout au (...)
01/12 21:05 - Pie 3,14
01/12 20:29 - adeline
01/12 20:21 - adeline
@bouffon(s) du roi et ou pouvons nous lire ces textes interdits ????
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération