@pemile
Vous connaissez mal la question. La notion de « singularité » ne date pas d’hier, et elle a été déjà pensée un peu après la première moitié du siècle dernier par Von Neumann qui n’était pas le premier venu : c’est à lui que nous devons la structure de nos ordinateurs actuels où le programme et les données sont clairement séparés. Beaucoup pensent que les machines devraient arriver à la parité avec l’homme avant le milieu de ce siècle. Bien évidemment, il arrive que les résultats tardent un peu. Vers 1900, les travaux sur l’aviation suscitaient encore l’incrédulité : faire voler une machine plus lourde que l’air, cela paraissait une rêverie un peu folle mais il me semble qu’on ne dirait plus cela aujourd’hui. Je me souviens d’articles parus dans La Recherche vers la fin des années 70, qui annonçaient pour la fin du XXe siècle la résolution des problèmes touchant à la réalisation de centrales où l’énergie atomique résulterait de la fusion des atomes d’hydrogène et non plus de la fission de l’uranium. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela tarde un peu (on parle maintenant de la fin de ce siècle) mais il n’y a pas de doute que cela finira par être au point.
Votre comparaison avec l’insecte est absurde : les systèmes actuels sont déjà infiniment plus performants que le plus « intelligent » des insectes. Vous pouvez même déjà, si vous avez quelques connaissances élémentaires dans les domaines de la programmation et de l’électronique, construire des automates ou des colonies d’automates capables de reconnaître leur environnement, de s’y déplacer et de prendre des décisions. Evidemment, ils ne « savent » pas vraiment ce qu’ils font, ils agissent conformément à un programme, sans vraie liberté ni conscience, mais les insectes n’en ont pas non plus.
Lisez les ouvrages d’Alain Cardon, en particulier « Concevoir et modéliser une machine pensante ». Je trouve son bouquin contestable à bien des égards (vouloir implémenter un inconscient freudien sur des machines, ça me paraît être le comble de l’absurdité) mais ça vous donnera quand même une idée de l’état de la recherche.