Un autre argument fallacieux concernant l’effet de serre (au sens politique du terme) : nous menacer de la température au sol de Vénus, de l’ordre de 480°C ou un peu plus.
Avec regret, je mentionne que ce fut un argument employé en conférence par Pierre Thomas, dont je ne conteste pas la compétence en géologie des couches profondes, et notamment en convections mantelliques, et qui est un conférencier captivant en astronomie de niveau amateur très éclairé. Mais comme toute son école doctorale à l’ENS de Lyon, Pierre Thomas est hélas militant carbocentriste, à la crédulité inoxydable. Personne n’est parfait... Et comme des collègues lui racontaient que sur Vénus, dont l’atmosphère est principalement du gaz carbonique, il y a des recaptures et réémissions multiples des deux raies I.R. auxquelles résonne cette molécule, et qu’alors le même sort nous menaçait si d’aventure la pénurie actuelle en CO_2 atmosphérique s’atténuait sur Terre, hé bien Pierre Thomas les croyait naïvement et furieusement.
Voici l’entourloupe :
L’atmosphère de Vénus est beaucoup plus dense et étendue que celle de la Terre. L’équilibre radiatif sur Vénus, il est à l’altitude de 50 km, sur les
nuages d’acide sulfurique.
Alors qu’il est au sol au Sahara par temps clair.
Et entre les nuages à 50 km d’altitude et le sol, hé bien il y a une compression adiabatique du tonnerre de Vénus ! Chez nous par temps clair, le gradient d’équilibre est de l’ordre de 1°C par cent mètres, et 0,65°C avec condensation. Sur Vénus les vents sont très forts, le tour de la planète est réalisé en quatre jours terrestres, ce qui fait que la différence de température au sol entre jour et nuit est fort faible, malgré la grande longueur des jours. Un tel régime des vents assure aussi que le gradient soit adiabatique, que les inversions de température soient inconnues sur Vénus.
N’ayez plus plus peur de Vénus !