Merci pour
cet article bien tourné. Il touche au cœur de l’actualité. Surprenants ces noms
– Matzneff / de Villiers – avancés pour
défendre la transcendance, l’élévation. Ces deux noms furent associés dans l’actualité
à autre chose. On ne saura jamais, du croyant ou de l’athée, qui a raison. La seule question qui est plus ou moins à
notre portée est de savoir si une société sans dieu ou sans transcendance (croyances
au-delà de la raison et de la science donnant un sens à la vie / la mort) peut
être durable. On le saura peut-être un jour. Et comme vous le notez, cette
question rejoint la suivante : pour quoi et pour qui sommes-nous prêts à
nous battre, jusqu’à mettre en jeu notre vie ? Impossible de répondre à
cette question, tant les choses évoluent rapidement, et peuvent sans doute se
retourner en très peu de temps. Les hommes qui mouraient en duel pour une femme
voire un mot de travers au XIXème, le soldat des tranchées de la guerre de 14
et le jeune bien intégré dans la France d’aujourd’hui se distinguent
radicalement par leur attitude face à la mort. Il paraît que les patrons de
Google se sont lancés dans une course à l’immortalité. C’est un ersatz de
religion (tentative irrationnelle, car sans aucune chance de succès, de vaincre
la mort), de même ce besoin de l’athée de remplacer l’absence de dieu par des
valeurs « sacrées » (la liberté …). L’homme étant ce qu’il est, je
crains qu’il ne puisse se satisfaire des valeurs laïques, même élevées au rang
de « sacrées » : elles ne donnent que partiellement un sens à la
vie / la mort. Qui vivra verra.