« une créature parfois devenue stupide et belliqueuse, vengeresse et régressive, amenée vers un stade infantilisé. »
peut-être un passage obligé ?
On peut se faire mutuellement d’autres réflexions, comme l’escamotage sécuritaire de l’adolescence au point d’y confiner des adultes attardés, en 68 ces jeunes partaient faire leur « voyage initiatique » en Inde, fumette et spiritualité antique, « ailleurs » fétiche, peace and love, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, sauf les requins, ça va de soi.
On pense au compagnonnage d’un autre siècle, ce tour de France des artisans, découvertes, initiation, adossé à la connaissance, à l’apprentissage, à l’excellence on trouve des maîtres, des substituts parentaux, des affections, autant de chances de réparer ou de parfaire des enfances.
Les enfants partaient pour de vrai.
Quels voyages pouvons-nous proposer à nos adolescents aujourd’hui qui ne soient pas stupides et dangereux comme les jeux vidéos ?
En 68, fleurissent des « communautés », y compris en marge et/ou intégrées dans un environnement religieux.
Bien avant, il y avait les bâtisseurs de cathédrales. On ne peut pas dire qu’ils ont loupé quelque chose dans ces oeuvres communes monumentales ... à rapprocher peut-être - c’est une question - des « grands travaux » très utilitaires, mais qui ont ouvert des voies de communication au sens propre.
C’est un voyage « au long-cours » qu’il faut offrir à nos jeunes en quête de sens. Ils l’ont toujours fait, ils le feront toujours. Les jeunes partent. Il faut en tenir compte. Ils partent pour un pays imaginaire, imaginé, une terre promise, un lieu à eux pour refaire le monde à leur façon. Le voyage, chemin faisant leur permet de trouver en eux-mêmes le pays qu’ils cherchaient.