Prétendre que les Évangiles sont fiables, c’est méconnaître la vérité historique des évangiles. Ci-suit la lettre de Saint Jérôme, (né vers 347, mort en 420) en français, l’original en latin se trouve à la Bibliothèque Nationale attestant de l’existence de nombreuses versions à l’époque.
Mais il y aura toujours des gens pour jurer que c’est la Parole de Dieu et qu’il n’en manque pas un seul iota
Sancti Hieronymi operum Tomus Primus
Incipit praefatio
Sti Hieronymi Presbyteri in Quatuor evangelia
« Beatissimo Papae Damaso Hieronymus »
Jérôme au bienheureux Pape Damase
Tu veux me faire
transformer un vieil ouvrage en une œuvre nouvelle, quand tant
d’exemplaires des Ecritures sont dispersés dans le monde, je devrais en
quelque sorte faire l’arbitre ; décider de ceux qui ont dévié et de ceux
qui sont davantage d’accord avec la source grecque. Œuvre de piété sans
doute, mais aussi périlleuse aventure que celle de juger des autres
quand on doit soi-même être jugé. Il faudrait changer le langage des
anciens et ramener à la simplicité de l’enfance un monde qui vieillit
déjà. Qui donc parmi les doctes comme parmi les ignorants prenant en
main un volume et constatant qu’il diffère de celui qu’il a jadis
mouillé de sa salive ne vociférerait pas immédiatement contre moi en me
traitant de faussaire et de sacrilège, moi qui oserais changer, ajuster,
corriger les anciens livres. Cette impopularité (ce que je vais
affronter) il est deux raisons qui m’en consolent, la première est que
c’est toi qui m’a donné cet ordre, la seconde est que ce qui est
aberrant ne saurait être vrai, chose qui est admise des plus méchantes
langues. S’il faut accorder quelque foi aux manuscrits latins des
Ecritures, qu’on nous dise quels sont ces exemplaires car il est autant
de versions que de manuscrits.
S’il faut mettre à contribution
plusieurs manuscrits, pourquoi ne pas retourner tout bonnement à
l’original grec, faisant ainsi justice des mauvaises traductions, des
corrections intempestives de ceux qui se croyaient savants, et des
adjonctions introduites par des éditeurs ensommeillés ? Je ne parle pas
de l’Ancien Testament où l’on pourrait se demander ce qu’ Aquila ou
Symmaque ou Théodotien, qui tient le milieu entre les deux, ont pensé du
texte. Notre traduction sera celle que les Apôtres ont reçue (Jérôme
s’en tient donc à la Septante). Je parle à présent du Nouveau Testament
qui a été indubitablement rédigé en grec, à l’exception de l’Apôtre
Matthieu qui rédigea son Testament en Judée et en hébreu. Je laisse de
côté ces versions attribuées à un Lucianus ou un Hesychius et que
certains défendent avec un acharnement regrettable. Ces derniers
n’avaient pas le droit de corriger ce que, à propos de l’Ancien
Testament, la Septante avait mis au point. Le texte des Ecritures reçues
par de nombreux peuples montre que leurs adjonctions sont autant
d’erreurs.
La modeste préface que voici propose que les quatre
évangiles soient rangés de la manière suivante : Matthieu, Marc, Luc et
Jean. Ils sont bien le fruit d’une collation de manuscrits grecs mais
ces manuscrits sont anciens. Ce qui ne diffère pas beaucoup de la
version latine, nous le signifions par la lettre (b). Dans ce cas, nous
nous contentons de changer ce qui a trait au sens, mais nous laissons
subsister le reste sous sa forme primitive. Quant au contenu des
versions, nous le répartissons en dix, ce qu’a fait Eusèbe de Césarée
lequel suivait lui-même Ammonius. Que si des curieux veulent connaître
des passages des Evangiles qui sont identiques (dans chaque Evangile),
proches les uns des autres ou uniques, ce chiffre de dix les satisfera.
En effets dans les versions latines s’est installée avec le temps
l’erreur qui rend un Evangile et un autre moins formels, nous le
signalons par la lettre (c). Il arrive encore que, quand le sens ne
change guère d’un Evangile à l’autre, on ait calqué le texte sur celui
des Evangiles qui donnent le premier cette leçon. C’est ainsi que chez
nous (chez les Latins) tout s’est mélangé, que Marc répète en maints
passages Luc et Matthieu, que Matthieu reproduise Jean et Marc, tandis
que chaque Evangile conservait ce qui lui appartenait exclusivement.
C’est pourquoi que, lorsqu’on lira la version que nous proposons, il n’y
aura plus de confusion, que l’on connaîtra ce qui est semblable chez
tous et que l’on rendra à chacun ce qui lui appartient.
Dans le
premier cas de figure, il y a concordance entre les quatre Evangiles,
Matthieu, Marc, Luc et Jean. Dans le second cas, nous ne trouvons plus
que trois évangélistes, Matthieu, Marc et Luc. Dans le troisième cas, il
y aura Matthieu, Luc, Jean. Dans le quatrième, Matthieu, Marc, Jean.
Dans le cinquième, Matthieu et Luc. Dans le sixième, Matthieu et Marc.
Dans le septième, Matthieu et Jean. Dans le huitième, Luc et Marc. Dans
le neuvième, Luc et Jean. Dans le dixième, on trouvera ce qui est propre
à chaque Evangile et qui n’existe pas dans les autres. Dans le cas de
chacun des Evangiles, on voit le nombre (des chapitres ?) s’accroître au
fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’unité.
Le nombre (des
chapitres ?) sera de couleur noire. Il en comportera un autre au minium,
lequel allant jusqu’à dix, indiquera dans quel évangile on trouvera le
passage en question. Lorsqu’on ouvrira son évangéliaires, et qu’on
voudra savoir par exemple à quel chapitre appartient telle ou telle
version on le verra tout de suite au nombre que nous avons ajouté. On se
référera alors au début de l’édition où la masse des versions est
consignée. Grâce au nom de la version indiquée au début de chaque
Evangile, on trouvera le numéro de chaque évangéliste, avec les titres
(?) différents qui appartiennent à chacun d’eux. Trouvant à côté de ce
dernier, le nom des autres Evangiles.
Tu pourras ainsi consulter les
numéros qui se trouvent sous la même rubrique. Dès que l’on aura
consulté ces informations, on pourra recourir aux volumes de chacun des
évangélistes et, tenant compte des numéros que l’on aura relevés, on
pourra retrouver les passages de contenu identique ou semblable (b).
Je souhaite que tu te portes bien en Christ et aussi que tu ne m’oublies pas, bienheureux Pape.
31/01 12:49 - chrysphoenix
Les comparaisons que tu fais ne sont pas claires,en effet tu devrais faire la comparaison avec (...)
09/12 16:07 - Samson
@Pale Rider Tiens ! Personne n’avait encore cité Camus ! Ravi de partager les mêmes (...)
09/12 15:59 - Samson
@Pale Rider Sorry ! Et merci pour les corrections ! Quant au Grévisse, je l’ai toujours (...)
07/12 18:14 - Pale Rider
@flourens Staline, Mao, Pol Pot, autant d’athées éclairés qui avaient compris que les (...)
07/12 18:07 - Pale Rider
@Samson OK, mais : eût été (avec accent quand c’est le conditionnel passé 2e forme, et (...)
07/12 09:04 - hervepasgrave !
@Pierre Régnier Bonjour très bonne et juste réponse sur le sujet . (je ne suis pas encore (...)
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