@Aristide « mais surtout dans sa grande capacité à collaborer et surtout de manière non égoïste. »
Idem chez les insectes :
Un naturaliste digne de foi, M. Clairville, dans une de ses
promenades, s’arrêta pour observer un insecte qui
était
occupé à enterrer le cadavre d’un mulot dans le
corps
duquel il avait pondu ses oeufs. Cette action n’avait rien
d’extraordinaire, puisque tous les insectes de l’espèce de
celui
qu’observait M. Clairville, les nécrophores, ont l’habitude
d’agir ainsi. Mais voici où commence le curieux de
l’histoire.
Après avoir bien gratté la terre, le
nécrophore
dont il est question reconnut qu’il n’y avait pas moyen d’enterrer son
mulot à la place où il se trouvait, parce qu’en
cet
endroit-là le sol était trop battu et trop dur.
M.
Clairville vit son insecte prendre bravement son parti, et aller
à un pas de là creuser la fosse de son mulot dans
un
terrain beaucoup plus mou, et par conséquent beaucoup plus
facile à remuer. Cette opération
terminée, le
nécrophore vint chercher son cadavre pour le porter dans la
fosse préparée. Mais l’insecte n’avait pas
songé,
à ce qu’il paraît, au poids du mulot, poids
tellement
au-dessus de ses forces, qu’après s’y être pris de
cent
manières pour le pousser ou le traîner vers la
fosse, il
ne put réussir même,à
l’ébranler. Le
voilà bien attrapé, le petit croque-mort ! pensa
M.
Clairville. Comment va-t-il se tirer de là ? Il s’en tira
cependant, et voici de quelle façon. Il. n’eût pas
plus
tôt acquis la conviction qu’il perdait son temps, qu’il prit
son
vol et disparut au loin. Le savant crut que l’insecte avait
renoncé à son projet, et il allait continuer sa
promenade, lorsqu’à son profond étonnement il vit
le
nécrophore reparaître avec trois de ses camarades
de son
espèce, auxquels il était probablement
allé
raconter son aventure, et qui avaient consenti à
l’accompagner
pour lui prêter main-forte. Ils se mirent, en effet, tous les
quatre à l’ouvrage, et transportèrent le mulot
dans la
fosse préparée. Un homme, en pareille
circonstance,
eût-il agi autrement que ce nécrophore ? Comment
put-il
faire comprendre son embarras à ses camarades, et, quand
ceux-ci
furent sur les lieux, leur indiquer son projet ?